LE CHANT DES ADIEUX
Ne comptez pas sur Claude Askolovitch pour la mollesse. D’une plume rageuse de pamphlétaire, entre introspection passionnée et analyse lucide, notre ancien collaborateur établit le solde de tout compte de la gauche socialiste, qu’il côtoie et chronique depuis sa prime jeunesse. « Comment se dire adieu? » Aux yeux de ce biographe de Jospin, ex-compagnon de route de Strauss-Kahn et confident déçu de Valls, les socialistes « ont rendu les armes idéologiques et donné licence à la police pour contenir les contestations et défendre l’ordre sacré ». Tout le contraire de la gauche qui fait battre son coeur et remue ses tripes. Les usurpateurs qu’il dénonce n’ont même pas su exister. Ils ont joué, joui et se sont couchés pour mourir. Ultime symptôme d’une pénible agonie, François Hollande est le président qui sonne creux et finit lâché par les siens. La faute? « Une parole fausse, cingle Askolovitch. Dans les replis du langage se cache la misère de la pensée. La dislocation ne fracasse pas que les phrases. Le mal dire n’est pas seulement inesthétique; il est une politique courbatue. » Et pas de remords avec ça! « C’est l’apport hollandais à l’histoire politique. N’en jamais démordre, n’en jamais culpabiliser. Faire et faire petit, et encore, et en rire. » L’auteur, lui, en pleurerait. Comme dans un grand cimetière sous la lune…