LA MAIN DE TRISTAN PAR OLIVIER STEINER
Ed. des Busclats, 159 p., 14 euros.
Son cher Patrice Chéreau l’avait mis en garde : « Tu écriras ce que tu pourras, mais attention, toi qui es plutôt branché autofiction, je te conseille de ne pas trop jouer les veuves après ma mort. » Trois ans après la disparition du grand homme, Olivier Steiner (photo ci-dessous) se débat avec son fantôme et écrit « ce qu’il peut » : le soir où il a osé lui glisser son numéro de téléphone, le week-end où ils sont partis tous les deux à Trouville, les fois où ils se sont rapprochés, éloignés, retrouvés. Son exhibitionnisme pourrait être gênant, mais, comme Annie Ernaux, qu’il admire beaucoup, Steiner sait exprimer, sous des mots dignes et pudiques, la douleur d’un petit provincial qui cherche sa place.