NOCTURNAL ANIMALS PAR TOM FORD
Drame américain. Avec Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon (1h57).
Le deuxième longmétrage de Tom Ford est à l’image de son générique d’ouverture. On y voit de grosses femmes nues, parées de boas en plumes rouges, danser au ralenti sur les écrans plasma d’un vernissage d’art contemporain. « A Single Man », son premier film, nous avait laissés dans le doute : découverte d’un cinéaste hors norme ou belle coquille vide ? Celui-ci penche pour la seconde hypothèse. Il confirme le goût de l’ex-créateur de mode pour les rousses esseulées entre deux âges (après Julianne Moore, Amy Adams), le spleen des gens aisés, les amours perdues et les images léchées. S’y ajoutent une tentative de mise en abyme romanesque, digne d’un étudiant en première année de scénario à la Femis, et une prétention quasi lynchienne à détourner l’imagerie du film noir et du soap opera. A l’arrivée, un exercice de style clinquant et creux d’où n’émerge qu’une vague misanthropie. Dommage, parce qu’esthétiquement ça a de la gueule.