QUELQUES MINUTES APRÈS MINUIT
PAR JUAN ANTONIO BAYONA Fable fantastique américaine, avec Lewis MacDougall, Felicity Jones, Sigourney Weaver (1h48).
On peut tout se permettre quand on a du talent. Même une fable fantastique à destination du grand public sur l’enfance face à la mort et la famille décomposée par le deuil. Conor, 12 ans (Lewis MacDougall, épatant, photo), gamin solitaire et malmené par quelques camarades de classe, vit seul avec sa mère (Felicity Jones), qui se meurt d’un cancer. Passionné de dessin, il se réfugie dans ses cauchemars : chaque nuit, l’arbre devant chez lui prend vie et lui raconte une légende aux vertus résilientes – elle prend, à l’écran, la forme d’un film d’animation à l’aquarelle. A-t-on souvent vu la colère et la détresse des enfants face à la violence du réel décrites avec autant de sensibilité et d’empathie ? Cette ode au pouvoir de l’imaginaire et à l’art qui aide à vivre est un tire-larmes dévastateur, à peine gâté par les violons de sa bande-son. Ainsi s’épanouit le génie spielbergien du réalisateur de « l’Orphelinat », Juan Antonio Bayona.