Si Simz m’était contée
STILLNESS IN WONDERLAND, PAR LITTLE SIMZ (AGE : 101 MUSIC).
Saxophones, trompettes et fanfares reluisent sur le disque de Little Simz, où la rappeuse londonienne détourne le motif d’« Alice au pays des merveilles », en quête d’elle-même. « No More Wonderland », conclut-elle au terme de son voyage intérieur, où, dans une ambiance synthétique aux claviers jazzy, alternent les titres frénétiques (« Picture Perfect », « Shotgun ») et les plages lentes aux guitares élégiaques. Sur « LMPD », elle a invité le Jamaïcain Chronixx, qui confie avec une douce désespérance : « Martin Luther King n’en finit plus d’attendre patiemment que ses rêves deviennent réalité. » Simz est née il y a vingttrois ans, sous le nom de Simbi Ajikawo. Rappeuse à deux vitesses, son phrasé exquis se fait, à la demande, turbulent ou déclamatoire, presque élisabéthain.