L'Obs

Peter Harper, le brother

EUROPEAN RELEASE, PAR PETER HARPER (LAST 3 RHINOS/LA BALEINE).

- GRÉGOIRE LEMÉNAGER

On ne grandit pas impunément dans un magasin de guitares. A force de traîner au Folk Music Center qu’avaient fondé ses grands-parents en Californie, Ben Harper est devenu Ben Harper. Et voilà que son frère, après avoir sculpté des statues en bronze et enseigné les arts visuels, retombe à son tour dans la musique. Peter Harper est le benjamin de Ben. Il a quelques années et deux cordes de moins : lui joue sur une guitare ténor et un ukulélé. Il a surtout la même voix, une voix de soulman qu’on aurait mise en sourdine, à la fois brûlante et frêle. Elle s’avère très adaptée pour confesser sans prétention des amours impossible­s, appuyer doucement sur des peines de coeur mal cicatrisée­s et poser l’éternelle question, « Why Love Does What It Does », sur une valse minimalist­e qui se met soudain à tituber comme une chanson de Tom Waits. Malgré une batterie assez élémentair­e qui n’apporte pas grand-chose à l’élégance de sa formule acoustique, on a plus d’une fois la troublante impression de retrouver le Ben Harper des débuts, celui qui nous enchantait avec « Welcome to the Cruel World » et « Jah Work » avant d’aller s’enliser dans un folk rock un peu lourdingue. « Can’t Stop Now », répète Peter sur le dernier titre de ce premier album, comme pour prévenir qu’après sa tournée en France, en Belgique et en Suisse (du 10 janvier au 10 février) il pourrait bien y avoir une suite. C’est noté.

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