Pourquoi elle ? La créatrice Tamara Taichman
Pour les 10 ans de Tila March, sa marque d’accessoires, la rédactrice de mode sort une collection de sacs en édition limitée, inspirés par dix quartiers de Paris
QUI EST ELLE ?
Un joli foulard sur la tête, un tricot en cachemire signé Alexandra Golovano , un sens du chic que l’on a perdu… C’est son amie l’écrivain Colombe Schneck qui qualifie le mieux son style : « Simplicité, élégance, avec une touche de fantaisie. » Tamara Taichman fait partie de cette élite éclairée de la mode, celle dont l’élégance est mêlée à une intelligence fine. La styliste et créatrice fête cette année les dix ans de sa marque d’accessoires, Tila March, avec une collection de dix sacs dont les noms rendent hommage aux quartiers de Paris. Chaque modèle est accompagné d’une nouvelle écrite par Colombe Schneck. « Finalement, cette édition limitée rassemble toute l’histoire de Tila March : une aventure très parisienne, un sac iconique, un univers varié. J’adore la mode, mais je m’intéresse aussi à la littérature, à l’art… », confie la créatrice.
D’OÙ VIENT ELLE ?
« Nous nous sommes rencontrées à l’Ecole alsacienne à Paris, se rappelle Colombe Schneck. Elle a été la première à me montrer que la mode était un sujet sérieux. Découvrir une boutique, c’était aussi pour elle un voyage politique, économique et social. » Après des études d’économie, Tamara Taichman rencontre une rédactrice de mode qui lui propose de faire équipe. « Je travaille encore comme rédactrice, cela m’amuse beaucoup et m’aide à comprendre ce dont les femmes ont besoin et ce qu’on leur propose. J’ai ainsi plus de recul sur les diktats de la mode. » C’est au « Elle » que Tamara Taichman apporte sa touche inspirée des années 1970, « une époque empreinte d’audace, de joie et de libertés acquises pour les femmes ».
QUE FAIT ELLE ?
Et, en 2006, une nouvelle aventure. « J’avais envie de me lancer. J’ai créé un sac en contre-pied des it-bags de l’époque, sans logo mais reconnaissable, que l’on peut porter en toutes circonstances. J’ai porté mon sac Zelig lors d’une fashion week, et les personnalités de la mode l’ont remarqué. Voilà comment tout a commencé. Il n’y a pas de plan marketing très précis, juste une envie. Et au fil des années, je me suis prise au jeu de la production, de la fabrication… » Après les sacs sont venues les chaussures, marquées elles aussi par l’élégance de la sobriété. Sans être noyée dans la mode, avec cette touche intellectuelle, Tila March exporte aujourd’hui son style parisien en Chine, où elle propose une édition spéciale de son sac avec une artiste chinoise, prévoit une exposition à Dubaï et une autre au Japon en septembre 2017. L’intelligence au service de la mode s’exporte bien.