L'Obs

10 choses à savoir sur… Baptiste Lecaplain

Après un triomphe à l’Olympia, l’humoriste est en tournée dans toute la France avec son spectacle foutraque “Origines”

- JEAN FRÉDÉRIC TRONCHE

1 IMPROVISAT­ION

Son spectacle est un marathon non-stop où les personnage­s se multiplien­t, disparaiss­ent, reviennent. Et parfois selon les réactions du public. « Je n’écris jamais un spectacle de Aà Z, dit-il. J’ai des idées directrice­s, je sais où je vais et j’invente des choses. Pour l’Olympia, j’ai fait intervenir Edith Piaf qui fume une clope, que j’ai intégrée dans un “running gag”. Ce sont des champs de mines d’impro, et quand je marche dessus, je me lance. »

2 PARCOURS

Il a grandi à Mortain, dans la Manche, entre un père fonctionna­ire et une mère coiffeuse. Licence d’anglais en poche, il devient animateur pour enfants puis se lance dans la comédie. « Ma grand-mère enregistra­it des cassettes d’humoristes. Un jour, je l’ai vue rire à une réplique de Jackie Sardou. Ça a été le déclic. » Le Théâtre Le Bout, dans le 9e arrondisse­ment, lui offre sa première chance. Il est resté fidèle à Aslem Smida, le metteur en scène de son premier spectacle, intitulé « Baptiste Lecaplain se tape l’affiche », en grande partie autobiogra­phique. Le phénomène sera repéré au cinéma (« Nous York », « Libre et assoupi », « la Folle Histoire de Max et Léon »…) et à la télé (« Bref », le Palmashow…).

3 BATACLAN

Il a rempli trente fois le Bataclan avec son premier spectacle. Et se souvient du soir des attentats du 13 novembre 2015: « Je jouais au Petit-Montparnas­se. J’ai appris ça à la fin du spectacle. Des gens se sont levés et ont dit : “Vas-y, continue!”. Puis les téléphones se sont allumés, et je n’ai pas fait de rappel. J’ai mis la radio et on s’est retrouvés bloqués dans la salle jusqu’à 4 heures avec une trentaine de personnes. Ce moment-là, je l’ai filmé. Je le mettrai dans mon DVD parce que je ne peux pas parler de ce show sans évoquer ça. »

4 BÉGAIEMENT

Il a souffert, enfant, de bégaiement pendant un an. « Je suis allé voir une psy. En fait, j’ai eu un trauma après la mort de mon grand-père. Il avait un fusil de chasse sous son lit après s’être fait voler un camion. Après ses obsèques, en rentrant à la maison, je suis retourné dans sa chambre et n’ai pas trouvé l’arme sous le lit. Je me suis fait un micmac en pensant que c’était ma grand-mère qui l’avait tué ! »

5 FORME

Baptiste Lecaplain ne fume pas, ne boit pas et ne se drogue pas, bien sûr. D’où s’on énergie scénique incroyable. Il a d’ailleurs pratiqué le basket à bon niveau pendant treize ans. « Mon père m’engueulait quand je jouais mal et même quand je me blessais tant il se mettait à ma place, alors que c’est un ange. »

6 ENFANTS

Dans les coulisses, on peut croiser la famille Lecaplain presque au complet. « Je suis gaga de ma fille et dois avoir 2 000 photos d’elle dans mon appartemen­t, confie l’humoriste. Quand elle aura 6 ans, il y en aura 6 000 ! Je suis très famille, je viens d’un milieu très simple et j’avais besoin de partager ce passage à l’Olympia avec elle, ma compagne et mes parents. »

7 DÉPUCELAGE

L’amour s’est fait attendre. « J’ai été puceau jusqu’à 23 ans. J’étais très timide avec les filles et maladroit. Je ne savais pas comment m’y prendre : je n’étais pas un mâle dominant, quoi! De toute façon, je ne véhicule pas une image de “sexy boy” sur scène. Il y a plus sexy quand même que de faire une taupe qui sort d’un trou de mini-golf ! »

8 VULGARITÉ

Pour lui, « le pire truc, c’est une fille qui boit une bière assise par terre les jambes écartées. Idem pour celles qui parlent un peu caillera alors qu’elles ne sortent pas des quartiers, avec un phrasé NRJ12. En revanche, des filles qui disent des gros mots, ça me fait hurler de rire. Des filles un peu mec, ça me plaît aussi. Florence Foresti est hypersexy et sur scène, je l’adore ».

9 ENGAGEMENT

Contacté par Isabelle Roche, une grande productric­e et amie qui avait déjà joué un spectacle sur ce sujet, il participe à une action contre la prescripti­on des crimes pédophiles. Il s’est aussi engagé dans l’associatio­n Un cadeau pour la vie, destinée aux enfants hospitalis­és : « C’est comme ça qu’on s’est retrouvés, Kyan Khojandi et moi, à jouer à la PlayStatio­n avec des gamins en chimio, dont certains n’avaient que cinq ou six ans de moins que nous. »

10 POLITIQUE

« J’aimerais beaucoup plus m’intéresser à la vie politique, mais je n’y arrive pas. Je n’ai pas été éduqué comme ça. J’ai un papa fonctionna­ire et une maman patronne de salon de coiffure, donc pour moi, les débats à la maison, ça tournait autour des 35 heures ! Après, il y a des mouvements comme Nuit debout. D’ailleurs, ma compagne en a fait un documentai­re qui est passé dans “le Monde en face” sur France 5. Moi, je vote par défaut. »

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