VALLEY OF STARS PAR MANI HAGHIGHI
Thriller iranien, avec Amir Jadidi, Homayoun Ghanizadeh, Ehsan Goudarzi (1h48).
Si tout le film de l’Iranien Mani Haghighi (« Abadan », « Men at Work ») ressemblait à son ouverture, ce serait une grande oeuvre picturale et policière! En 1965, après le meurtre du Premier ministre iranien, un membre de la Savak, la police secrète du shah, est missionné sur l’île de Qeshm, dans le détroit d’Ormuz, où, dans des conditions mystérieuses, un opposant a mis fin à ses jours par pendaison. Au détour d’une montagne rocheuse de la vallée des Etoiles, qui ressemble à un paysage lunaire, l’agent Babak Hafizi (Amir Jadidi), sorte de Cary Grant persan, découvre, en descendant de sa Chevrolet Impala orange, le lieu du suicide : un cargo rouillé, échoué sur le sable blanc, tout à côté d’un cimetière séculaire, qui a résisté aux nombreux tremblements de terre. C’est beau, inquiétant, énigmatique. La suite, malheureusement, ne tient pas la promesse du début. L’enquête devient en effet une fable confuse rythmée par des flash-back intempestifs, illustrée par des allégories pesantes, hantée par des morts-vivants et fondée sur l’idée, digne de Paulo Coelho, que la vérité compte moins que la recherche de la vérité. Bref, les décors sont fascinants, les comédiens, épatants (l’agent Hafizi en tête), l’image et le son, envoûtants, mais le scénario est une bouillie. De la part du coscénariste de « la Fête du feu », de l’excellent Asghar Farhadi, quelle déception!