LES CONTREVÉRITÉS SUR LE COÛT DE L’IMMIGRATION
Un coût net de 60 milliards d’euros. Le FN estime à 60 milliards d’euros le coût net annuel de l’immigration, et table dans son programme sur 8 milliards d’économie par an. Incompréhensible pour l’économiste El Mouhoub Mouhoud, professeur à l’université ParisDauphine, auteur de « l’Immigration en France. Mythes et réalité » (Fayard). Pour lui, les immigrés contribuent en moyenne plus que les natifs aux finances publiques car ils sont proportionnellement plus nombreux dans les classes en âge de travailler : « A la fin, leur impact budgétaire oscille selon les années entre -0,2% et +0,2% du PIB [soit plus ou moins 4 milliards d’euros]. » « Clause Molière. » Le FN envisage d’introduire une clause dans les marchés publics pour imposer que tout le monde parle français sur les chantiers, en invoquant des raisons de sécurité. Seul problème, note Mouhoud, la profession du BTP ne parvient pas à pourvoir certains emplois : « La manipulation d’un marteau piqueur est si pénible physiquement que presque aucun travailleur natif ne répond à ces offres d’emploi. » D’où la décision de les ouvrir à une « immigration choisie » (moins de 20 000 personnes par an). L’économiste préconise de revaloriser ces postes pour attirer des candidats locaux plutôt que de les interdire aux étrangers. « Les immigrationnistes sont les esclavagistes. » Ils utilisent les immigrés pour faire baisser les salaires, dénonce le FN. L’OCDE estime que l’effet est mineur. Mouhoud cite une étude sur la France des économistes Javier Ortega et Gregory Verdugo qui montre qu’une augmentation de l’immigration de 10% peut avoir un effet positif (3%) sur les salaires des natifs (non chômeurs) car ceux-ci se reportent sur des métiers à plus forte valeur ajoutée, mieux rémunérés.