Alexandre Daillance
A 17 ans, il a créé NasaSeasons, marque de casquettes aux “punchlines” cool, qui a séduit Rihanna, North West et Wiz Khalifa. Plus “millenial”, tu meurs
QUE FAIT IL ?
La bonne idée naît souvent de l’ennui. Blasé de ses cours à l’école internationale bilingue, Alexandre Daillance et quatre amis lancent les Nasa Rave Parties, un concept de soirées qui donne vite au collectif d’adolescents des rêves de grandeur. « On a voulu créer un produit bien à nous, se rappelle Alexandre. Et quoi de plus visible qu’une casquette ? » En quelques mois, son compte Instagram @Millinsky – pseudo qu’il ne quittera plus – explose, faisant de lui l’un des premiers ados français à populariser cette nonchalance streetwear née aux Etats-Unis avec les cool kids Luka Sabbat ou Lucky Blue Smith. Fort de ses 25 000 abonnés, Alexandre lance en 2014 NasaSeasons. Le premier modèle est une casquette unisexe brodée de la punchline « I came to break hearts » ( je suis venu briser des coeurs), dont l’impertinence fait immédiatement le succès.
QUI EST IL ?
Il adore Kanye West, voue un culte à Virgil Abloh, passe des heures sur Tumblr et Instagram. Comme tous les digital natives, Alexandre Daillance se construit une personnalité destinée à rayonner sur le web. Authentique, un brin subversif, celui qui se définit comme « le Stéphane Ashpool de sa bande », en référence au créateur-gourou de la marque Pigalle, éto e son réseau et se rapproche des rappeurs et influenceurs stars de sa génération. Sa stratégie ? Quelques messages ultraciblés postés sur Instagram lui font rencontrer Theophilus London, qui lui ouvre les portes des hautes sphères du rap américain. « C’est grâce à cette nouvelle famille que j’ai pu proposer mes modèles aux bons noms de la mode et de la musique », enchaîne le Français, qui n’hésitera pas à jouer de son bagou 2.0 pour aborder Sarah Andelman, directrice artistique du concept store Colette. Banco : dans la foulée, ce sont Rihanna, Wiz Khalifa, Tyga et Rita Ora qui adoptent les fameuses baseball caps NasaSeasons.
D’OÙ VIENT IL ?
C’est peut-être ça, l’histoire : le fils de bonne famille parti s’encanailler du côté du hip-hop et du streetwear. Et qui, comme son pedigree l’avait prédit, a réussi. « Mais ça n’a pas toujours été facile : dans le milieu du hip-hop, être riche et blanc n’est pas un avantage. » Qu’à cela ne tienne : il s’accroche à son rêve et turbine. A New York, son esprit d’entreprise trouve l’écho positif qui semblait lui manquer en France. Hors de question de s’arrêter là. Depuis quelques semaines, son label joue la diversification avec une ligne de teeshirts et de planches de skate boostée par de nouvelles accroches. Une a aire à suivre de près, qui fait d’ailleurs penser à l’un de ses modèles cultes : « Almost famous ».