Le téléphone rouge
La rumeur du ralliement de la ministre du Travail à la candidature présidentielle d’Emmanuel Macron court dans les cercles socialistes. « J’ai de l’estime pour lui. Je fais partie de ceux qui
l’ont toujours défendu », reconnaît celle qui a peu apprécié – et elle le lui a fait savoir – que Benoît Hamon rende sa loi travail responsable du plan social annoncé au quotidien régional « la Voix du Nord », où 178 emplois sont menacés. Pis, Hamon plaide pour l’abrogation de son texte. Solidaire du bilan du gouvernement, Myriam El Khomri a soutenu Manuel Valls pendant la campagne de la primaire, assistant même à un de ses meetings parisiens, au Trianon. Son cas de conscience aujourd’hui ? Etre candidate aux élections législatives dans le 18e arrondissement de Paris sous la bannière d’un candidat socialiste qui condamne son oeuvre de ministre. « Le débat se pose entre ma loyauté et
ma cohérence politique », confie-t-elle. Elle juge « utopique quand on est de gauche de penser qu’on ne peut rien faire pour les entreprises ». Mais de là à rallier Macron et risquer de perdre une investiture acquise de haute lutte, il y a un pas que la jeune femme ne semble pas prête à franchir… Elle dit attendre de voir comment Benoît Hamon va opérer le rassemblement à gauche, lequel « ne peut se faire que s’il ne renie pas le bilan du quinquennat ».