L'Obs

Heinz-Christian Strache

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En janvier 2012, Marine Le Pen était invitée par le chef du Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ), Heinz-Christian Strache, à valser au très controvers­é bal des corporatio­ns pangermani­stes à Vienne. En juin 2016, elle était de nouveau accueillie à bras ouverts, cette fois pour célébrer l’anniversai­re de son groupe au Parlement européen, l’Europe des Nations et des Libertés (ENL), fondé, entre autres, avec le FPÖ. Le FN a toujours jalousé les bons scores de son allié, aujourd’hui premier parti d’Autriche, qui a déjà gouverné à deux reprises en coalition et failli remporter l’élection présidenti­elle en 2016. Cette formation d’extrême droite, créée en 1955 par d’anciens nazis, a mené elle aussi un processus de dédiabolis­ation tout en conservant un héritage sulfureux : la plupart de ses cadres viennent des fraternité­s étudiantes issues du courant national-allemand, et son programme a renoué en 2011 avec un terme cher aux nazis, celui de Volksge me ins ch aft (« communauté de peuple »). Mais, depuis peu, la présidente du FN ne semble plus en odeur de sainteté à Vienne. L’absence de Heinz-Christian Strache, qui s’est fait représente­r par le secrétaire général du parti, lors du rassemblem­ent des extrêmes droites en Allemagne le 21 janvier, témoigne d’une prise de distance: le soutien de Marine Le Penserait-il devenu source d’embarras pour le FPÖ dont l’électorat reste attaché à l’Europe ?

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