Frauke Petry
Frauke Petry a hésité à saisir la main tendue de Marine Le Pen. Créée il y a trois ans, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), la formation populiste et libérale qu’elle copréside, a longtemps évité d’être assimilée au FN, jugé trop extrême et trop « socialiste ». Mais ce parti qui fut d’abord antieuro a rapidement adopté à son tour un discours musclé contre les réfugiés auxquels l’Allemagne a ouvert ses portes en 2015 avant de concentrer ses attaques sur l’islam. Frauke Petry a même créé le scandale en déclarant que les policiers devaient pouvoir « faire usage de leur arme à feu en cas d’urgence » contre les clandestins. Depuis, l’AfD enchaîne les succès électoraux et a même doublé la CDU conservatrice lors d’un scrutin régional à l’automne 2016. Marine Le Pen a applaudi : « Les patriotes de l’AfD balaient le parti de Mme Merkel. Toutes mes félicitations. » Ses appels du pied ont fini par payer : le 21 janvier, Frauke Petry a invité la présidente du FN au rassemblement des extrêmes droites européennes dans la ville de Coblence. Non sans arrière-pensée : elle espère profiter de la popularité de Marine Le Pen pour accroître ses scores. Mais la présence de la Française a provoqué des remous au sein de l’AfD, qui reste divisée sur ce rapprochement. Jusqu’à présent, seul un député du parti allemand a accepté de rejoindre le groupe parlementaire européen du FN.