Tom Van Grieken
En septembre 2015, le parti d’extrême droite Vlaams Belang avait de quoi être satisfait : non seulement il avait intégré le groupe parlementaire européen de Marine Le Pen, mais cette dernière avait de surcroît accepté de participer à un colloque sur la souveraineté organisé par la formation séparatiste flamande. Un soutien loin d’être négligeable pour ce parti autrefois puissant mais désormais à la peine dans les sondages. Entre le FN et cette formation xénophobe, les liens sont anciens. Une vieille amitié liait déjà Jean-Marie Le Pen et Karel Dillen, meneur historique de l’extrême droite flamande indépendantiste du Vlaams Blok, un parti dissous en 2004 après avoir été condamné pour racisme par la justice, qui a ressuscité sous le nom de… Vlaams Belang. Cette formation anti-immigration, anti-islam, issue du courant ultranationaliste qui s’oppose à la Belgique, l’Union européenne et l’euro, a depuis 2014 à sa tête un jeune président de 30 ans, Tom Van Grieken, qui cherche comme ses homologues européens à dédiaboliser son parti. Mais la vieille garde lui donne du fil à retordre : son prédécesseur Filip Dewinter s’est fendu en novembre dernier d’une petite visite de courtoisie au parti néonazi grec Aube dorée avec lequel Marine Le Pen refuse de travailler.