FILLON CHOISIT SES QUESTIONS
Le 6 février, la conférence de presse du candidat soupçonné d’avoir attribué des emplois fictifs de collaborateurs parlementaires à son épouse et à ses enfants a été soigneusement orchestrée. Distribuant les deux micros aux journalistes qui levaient la main pour interroger François Fillon, deux attachées de presse du candidat ont clairement privilégié les « stars » de l’audiovisuel. C’est pourtant bien la presse écrite – « le Canard enchaîné », « le Monde » – et Mediapart qui ont été à l’origine des révélations du « Fillongate »… Résultat: une seule question sur le fond de l’affaire a été formulée par Mediapart – « Tu as vu, on vous a filé la parole », s’est vanté un proche du candidat à la journaliste du site d’investigation. Les autres questions, posées par les habitués des plateaux de télévision, ont porté sur les conséquences politiques du scandale. Et pas un mot concernant la rémunération de 100 000 euros accordée à Penelope Fillon par le financier Marc Ladreit de Lacharrière en échange de deux notules littéraires dans la « Revue des deux mondes ».