Recherche diplômés désespérément
Tous les secteurs de l’économie demandent des pros du développement, de l’algorithme ou du “big data”, à bac+2 comme à bac+5
Pourquoi pas moi ? Voilà ce que s’est dit Fiona Hodzic, en terminale S, en entendant des amis qui postulaient en école d’ingénieurs. Elle a visité une école, l’Isep à Paris, l’ambiance et l’univers lui ont plu, et sa décision était prise. Bien joué. A la sortie, comme tous les bac+5 de ce domaine, elle n’aura même pas eu besoin d’envoyer un CV. Courtisée par Capgemini, où elle bouclait son stage dans la finance, Fiona a préféré un poste chez Veolia : « Je ne passe pas mes journées devant un écran. C’est un travail d’équipe, je fais le lien entre les développeurs qui ont créé une application de plannings automatiques et les agents de terrain qui effectuent les relevés. » S’il est un domaine où l’avenir est radieux, c’est bien celui-là. Les évolutions de l’informatique et du numérique n’en finissent pas de créer des emplois dans tous les pans de l’industrie et des services : la banque, les métiers de la communication, l’agroalimentaire, le secteur du luxe, l’énergie…
Les sociétés de services spécialisées ont créé 12000 postes en 2016 et l’Apec annonce plus de 40000 recrutements de cadres. Presque exclusivement des ingénieurs en informatique. Une fois n’est pas coutume, le nombre de diplômés ne suffit pas aux besoins. « Notamment dans le “big data” ou le développement d’applications mobiles avec des salaires de débutant autour de 40 000 euros par an », explique Julien Weyrich, chez Page Personnel. Egalement recherchés, les spécialistes en télécom, en électronique et systèmes embarqués, en cybersécurité, cryptage et, bien sûr, tous ceux du numérique, notamment dans la santé connectée. « Les enchères montent pour nos diplômés », confirme Yves Denneulin, le directeur de l’Ensimag Grenoble. « Il y a cinq ans, je recevais en moyenne 12 offres d’emploi pour chacun de nos étudiants, aujourd’hui, j’en suis à 28 ! » Et avec un bac+2 ou bac+3, les techniciens en gestion du parc informatique et maintenance restent eux aussi plus que jamais demandés. Quant aux développeurs web et web designers, chefs de projet web, administrateurs de réseau et autres diplômés du digital, ils ne restent pas longtemps sur le marché…