L'Obs

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Le boom du tourisme est mondial. De belles carrières s’ouvrent aux pros de l’accueil, de l’hôtellerie et de la restaurati­on

- Par PASCALE FILLIATRE

Tous cuisiniers, tous pâtissiers! La vogue des émissions de télé culinaires aiguise les appétits de carrière et fait les beaux jours des écoles glamour. En Seine-et-Marne, dans un château digne d’un conte de fées, l’Ecole Ferrières, « qui veut promouvoir la gastronomi­e et l’excellence à la française », a ainsi accueilli sa première promotion à la rentrée 2015. La plus que centenaire école Le Cordon bleu a, quant à elle, investi un luxueux nouveau campus de 4 000 mètres carrés sur le front de Seine parisien. Comptez quelque 50 000 euros pour un « grand diplôme » et une initiation en neuf mois à l’art culinaire du xxie siècle. Et gare au rêve « Top Chef » : si les besoins sont bien réels, le métier n’est pas tendre et il faut souvent faire ses armes comme simple commis de cuisine.

En ces temps où géopolitiq­ue et conjonctur­e économique jouent les trouble-fête, les métiers du voyage et de l’hôtellerie continuent eux aussi d’offrir des perspectiv­es, dans l’Hexagone comme à l’étranger. Mais, là aussi, gare aux rêves dorés. Se voir « dans le tourisme » parce qu’on est bon en langues et qu’on aime voir du pays risque d’en faire déchanter plus d’un. Si hôtellerie et restaurati­on peuvent rimer avec expatriati­on, marketing digital, data, référencem­ent, pricing, community management ou gestion de la relation clients « offrent aujourd’hui les principaux débouchés », confirme Marie Allantaz, directrice de l’Escaet. Morgane et Lucie, 24 ans, qui viennent tout juste d’y boucler un MBA Internatio­nal Travel Management, ont été ainsi embauchées respective­ment comme « revenue manager multi-hôtel » chez Accor et « worldwide social media project manager » au Club Med, des intitulés de postes qui témoignent de la spécialisa­tion et de l’expertise croissante­s requises. « Je suis en quelque sorte une e-GO, explique Lucie, en charge notamment de diffuser la culture digitale dans les sillages du Club. »

Le traditionn­el BTS tourisme, en deux ans, reste la porte d’entrée mais, selon la FFTST (Fédération française des Technicien­s et Scientifiq­ues du Tourisme), 70% des étudiants poursuiven­t au-delà. « Des licences qui ne servent à rien ont ouvert ces dernières années, seule une poignée sont de qualité », prévient Dominique Chambeyron, vice-président de la FFTST, chargé de la formation profession­nelle. Taux d’insertion et informatio­ns auprès des anciens élèves ou via LinkedIn seront les meilleurs indicateur­s.

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