La bosse du business
E-commerce, télémarketing, “big data”… Les métiers de la vente se réinventent et créent des emplois en nombre
Quatre petites semaines, c’est le temps qu’il aura fallu à Michael Bonami, grâce à sa licence métiers de la vente de l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de Lyon, avant d’être embauché par EDF. Il faut dire que le jeune homme, sourire avenant et silhouette dynamique, a le métier dans les veines. Dès le collège, il s’est lancé dans un cursus 100% pro : bac commerce, BTS vente, puis licence. « La vente m’a toujours attiré, avec l’envie de comprendre le client, de répondre à ses besoins. » Trois ans plus tard, le voici, à 26 ans, promu aux grands comptes, négociant les contrats du fournisseur d’énergie avec des entreprises et des collectivités. « J’ai beaucoup d’autonomie au sein d’une petite équipe nouvellement formée avec laquelle nous avons tout à créer. C’est très stimulant. »
Les métiers commerciaux ne sont pas en reste. Ils évoluent, bouleversés par l’irruption de l’e-commerce, des datas, applis et autres révolutions technologiques, mais représentent à eux seuls un quart de recrutement de cadres, soit plus de 30000 emplois. S’y ajoutent 150 000 postes de terrain, « notamment dans l’immobilier, les télécoms, le numérique ou encore la grande distribution, avec près de 150000 offres par an. Un tiers n’est pas pourvu, faute de candidats, en particulier à bac+5 », affirme même Lionel Deshors, directeur de CCLD Recrutement. Le spécialiste regrette que trop d’étudiants restent rebutés par une image bas de gamme. « Ces métiers réclament pourtant des compétences très intéressantes, en techniques de négociation, gestion de projets transversaux, expertise en informatique, juridique, comptabilité… » Cette pénurie permet aux bac+2 ou 3 de décrocher des postes attractifs : ingénieur commercial, chargé d’affaires ou manager des ventes. D’autant que dans ces métiers les aptitudes comptent autant que le diplôme : sens du contact, écoute, capacité à convaincre, mais aussi une organisation rigoureuse et une belle ténacité. Mobilité géographique et pression sur les résultats font partie du deal, et si les rémunérations sont intéressantes (de 25000 à 35000 euros brut annuels), la partie fixe, et donc garantie, du salaire est souvent proche du smic.
Nombre de ces formations peuvent se préparer en alternance. « Un vrai plus », selon Luc Mallassagne, directeur associé du cabinet de recrutement Vidal Associates. « Le must, c’est une double compétence commerciale et technique par exemple en e-commerce ou ingénierie », glisse Lionel Deshors.