Les amants terribles
SPLENDEUR, PAR MARGARET MAZZANTINI, TRADUIT DE L’ITALIEN PAR DELPHINE GACHET, ROBERT LAFFONT, 414 P., 21,50 EUROS.
Il y a des échos du « Secret de Brokeback Mountain » dans le nouveau roman de Margaret Mazzantini. En se glissant dans la peau de Guido, dont elle se fait le porte-parole dans cette langue exaltée qui la caractérise, elle raconte la passion clandestine qui l’a lié pendant plus de cinquante ans à Costantino. Entre le fils unique d’un couple de bourgeois mal assorti et celui des concierges de l’immeuble romain où ils ont grandi, une attirance mutuelle et indicible croît dans l’Italie puritaine des années 1970. Lors d’un voyage scolaire en Grèce, les deux adolescents ont ensemble leur premier rapport sexuel, potlatch initiatique qui va marquer le cours de leur vie et dont ils n’auront de cesse, entre passion et refoulement, qu’ils n’en aient retrouvé la splendeur. A Londres, où Guido a épousé une ravissante Japonaise, et à Rome, où Costantino a ouvert un restaurant et fondé une famille, les deux hommes vont se retrouver, se séparer, se déchirer et s’aimer follement, désespérément, au péril de leur vie. « Toutes les relations d’amour naissent d’un manque. Dans les relations homosexuelles, ce manque est sans fin, peut-être incurable. »