Botho Strauss vieillit mal
LE TEMPS ET LA CHAMBRE, DE BOTHO STRAUSS. EN TOURNÉE : DU 14 AU 17 FÉVRIER À GRENOBLE; LES 21 ET 22 FÉVRIER À BÉZIERS; DU 28 FÉVRIER AU 12 MARS À LILLE ; ET DU 19 AU 21 MAI À DIJON.
Vingt-cinq ans après sa création en France par Patrice Chéreau, Alain Françon reprend cette pièce où Botho Strauss « déconstruit les codes de narration », dixit le programme. En clair : ne raconte pas une histoire suivie mais compose une mosaïque de scènes hétérogènes. Ainsi, tout au long de la représentation, des personnages qu’on ne prend pas la peine de nous présenter évoquent devant nous d’autres personnages que nous ne connaissons pas davantage. L’étonnant, c’est que ce genre de pièce paraisse encore novateur à certains alors que « les Mamelles de Tirésias », où Apollinaire signait l’acte de naissance du surréalisme en explorant déjà la désintégration du logos, aura 100 ans d’ici peu. Malgré la présence d’excellents acteurs sur le plateau (Georgia Scalliet, Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff, Jacques Weber, Gilles Privat, Charlie Nelson, Antoine Mathieu, Aurélie Reinhorn et Renaud Triffault), le Temps passe lentement dans cette chambre.