L'Obs

10 choses à savoir sur… Jeff Sessions

Ultraconse­rvateur, le nouveau ministre de la Justice américain mène le combat pour imposer le décret « antimusulm­an » de Donald Trump

- SARAH DIFFALAH

1 HOMME CLÉ

Jefferson Beauregard Sessions III, 70 ans, vient d’être confirmé par le Sénat au poste d’attorney general (ministre de la Justice). Icône des radicaux du Tea Party, il est un fervent opposant à l’avortement, à l'immigratio­n et au libreéchan­ge. Un temps pressenti pour être vice-président, il doit mener le combat judiciaire pour faire appliquer le décret anti-musulmans interdisan­t aux ressortiss­ants de sept pays « musulmans » d’entrer aux Etats-Unis.

2 FIDÈLE

Considéré comme un parrain intellectu­el du président, Jeff Sessions fut le premier sénateur à se rallier au candidat Donald Trump pendant les primaires, en février 2016. « Jeff Sessions est vraiment une belle personne », résume Trump.

3 ANTI IMMIGRATIO­N

« Il s’est opposé à presque tous les projets de loi sur l’immigratio­n, souligne le “Washington Post”. Pour lui, les étrangers coûtent des milliards de dollars en aides sociales, font baisser les salaires, prennent les jobs des Américains et commettent des crimes. » Fin 2016, plus de 1400 professeur­s de droit se sont inquiétés de sa nomination dans une lettre ouverte, disant craindre que Jeff Sessions n’applique pas équitablem­ent les lois dans le pays.

4 KU KLUX KLAN

En 1986, sa nomination au poste de juge fédéral par Reagan a été rejetée par le Sénat en raison de soupçons de racisme. Selon ces allégation­s, qu’il a toujours fermement niées, il aurait tenu des propos racistes envers un avocat noir l’appelant « Boy » et critiqué les associatio­ns de défense des Afro-Américains, les accusant d’être influencée­s par les communiste­s. Le sénateur aurait également fait une blague sur le Ku Klux Klan disant des suprématis­tes qu’il avait été « OK [avec eux] jusqu’à ce qu’[il] apprenne qu’ils fumaient de la marijuana ». Durant les auditions pour le poste de ministre de la Justice, Jeff Sessions a juré qu’il « abhorrait le Ku Klux Klan » et a promis de défendre « tous les Américains ».

5 ALABAMA

Né à Selma, dans cet état pauvre du Sud, et issu d’un milieu modeste, il a gardé de cet environnem­ent une propension à la vie d’ascète. Quand il entre en politique en 1996 en tant que sénateur, après avoir été procureur général de l’Alabama, son électorat est composé d’Américains blancs de la classe ouvrière, des banlieues et des églises évangéliqu­es. « Sessions avait lancé le mouvement Trump, avant qu’il y ait un Trump », juge un professeur d’université cité par le « New York Times ».

6 OUTSIDER

En vingt ans de carrière au Sénat, il a toujours été un loup solitaire, isolé dans son propre parti. Et n’a jamais soutenu publiqueme­nt aucun des candidats à la primaire. En janvier 2016, il a envoyé un questionna­ire à chacun d’entre eux pour déterminer un éventuel soutien. Un seul a répondu: Donald Trump.

7 MARILYN MANSON

Quelques jours après la fusillade du lycée de Columbine en 1999, Jeff Sessions s’est joint à des élus conservate­urs pour rejeter l’idée de nouvelles lois sur les armes à feu… Et faire un examen approfondi de Hollywood. Pour lui, les coupables étaient tout désignés: internet, les jeux vidéo, le cinéma et… Marilyn Manson. « Un individu qui s’est choisi comme nom celui d’un tueur de masse et dont les paroles de chansons sont cohérentes avec ce choix. »

8 ANTI LGBT

Si Trump a promis de ne pas revenir sur le mariage gay, le profil anti-LGBT du prochain ministre de la Justice inquiète la communauté homosexuel­le. Jeff Sessions a été l’un des sénateurs qui se sont opposés à la loi Matthew Shepard and James Byrd Jr. Hate Crimes Prevention, signée en 2009, qui prévoit d’étendre la qualificat­ion de crime haineux aux attaques contre des personnes en raison de leur orientatio­n sexuelle, de leur genre ou de leur handicap.

9 FEMMES

Lors de la diffusion de propos machistes tenus en 2005 par Donald Trump, Jeff Sessions avait pris sa défense, estimant qu’on ne pouvait considérer comme une « agression sexuelle » le fait de « prendre une femme par la chatte », comme l’avait lancé Trump. Il s’est également opposé à la nouvelle version de la loi Violence Against Women votée en 2013. Il prône l’interdicti­on de l’avortement, mais assure qu’il respectera la loi.

10 CLIMATO SCEPTICISM­E

Il partage avec Donald Trump un climato-scepticism­e assumé. En 2015, il a déclaré, selon le « Washington Post », que le CO2 n’était « pas vraiment un polluant, mais un aliment pour les végétaux qui ne fait de mal à personne, sauf que cela induit une augmentati­on de la températur­e ».

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