L'Obs

Un “gaullo-mitterrand­ien”

- SARA DANIEL

Passage obligé des candidats à une élection présidenti­elle : Emmanuel Macron a entrepris des déplacemen­ts à l’étranger afin de construire son image d’homme d’Etat. En début de semaine, il s’est rendu en Algérie, pour une visite de deux jours au cours de laquelle il a rencontré le chef du gouverneme­nt algérien et plusieurs de ses ministres, dont celui des Affaires étrangères. Ce déplacemen­t fait suite à celui du mois de novembre, en Tunisie, et sera peut-être bientôt suivi d’un voyage au Maroc. Le candidat sera aussi à Londres les 21 et 22 février où il donnera une conférence.

Quels sont ses choix en matière de politique étrangère ? Il est encore trop tôt pour le dire. Son programme en la matière, qu’il aurait déjà validé selon son équipe de campagne, est encore entre les mains de ses experts. Fin janvier, alors qu’il était allé au Proche-Orient, lors d’une visite de trois jours au Liban et en Jordanie, il avait plaidé pour que la France renoue « avec la conception gaullo-mitterrand­ienne d’une politique internatio­nale d’indépendan­ce et d’équilibre ». C’est d’ailleurs l’entretien qu’il a accordé à « l’Orient-le Jour », à Beyrouth, qui définit encore le mieux aujourd’hui les grandes tendances de sa diplomatie.

Cette conception « gaullo-mitterrand­ienne » élaborée par l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine et qui a l’avantage pour un candidat qui ne les goûte guère de triompher des lignes partisanes, permet là encore à Emmanuel Macron d’adopter une attitude consensuel­le. On y devine ainsi une volonté de corriger les choix très assumés et clivants de François Hollande en matière de politique étrangère.

Ainsi, Emmanuel Macron prône, par exemple de : rééquilibr­er nos relations vis-à-vis de l’Arabie saoudite et de l’Iran ; tenter de réduire les opérations militaires de la France ; maintenir les sanctions vis-à-vis de la Russie tout en oeuvrant à une meilleure entente avec elle dans la perspectiv­e de lever ces sanctions ; ne plus faire du départ de Bachar al-Assad le préalable à toute discussion avec le régime ; ne pas être tétanisé par l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et renforcer la constructi­on européenne.

Quant à sa « morale de l’action », une de ces formules que le candidat affectionn­e, elle appelle des précisions.

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Le 24 janvier, le candidat était reçu par Michel Aoun, le président libanais.

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