Sampha, voix orpheline
PROCESS, PAR SAMPHA (YOUNG TURKS).
Londonien de 28 ans, Sampha Sisay a déjà collaboré avec Kanye West (« Saint Pablo »), Drake (« Too Much », « The Motion »), Frank Ocean (« Alabama ») ou Solange (« Don’t Touch My Hair »). Mais son premier album, frotté de trip-hop, ressemble moins à la manière de ses collaborateurs américains qu’aux explorations sonores de son compatriote James Blake. Voix soul et calorifère assez cousine de celle de Seal, Sampha chante « Nul ne me connaît mieux que le piano dans la maison de ma mère » (« No One Knows Me Like the Piano »), instrument qui fait battre le coeur de ses chansons. Chansons cathartiques, douloureuses (le cancer a tué ses deux parents), mais aussi dansantes, et où les rythmes électroniques se mêlent avec une gracieuse nébulosité à la harpe africaine (« Kora Sings »). « Process » est un disque de R’n’B orphelin, prometteur sinon enchanteur. A écouter en priorité, le tube « Blood on Me », qui rappelle Massive Attack, la ballade « Timmy’s Prayer », pour sa cornemuse élégiaque, et « Under », choral et capiteux.