BOURSE, LA PERFORMANCE AVANT TOUT !
Pour parier sur les marchés, deux solutions s’o rent à l’épargnant. La première: se constituer un portefeuille d’actions détenues en direct sur un compte-titre. L’exercice nécessite une bonne dextérité – et un suivi de la vie des sociétés – pour sélectionner les bonnes valeurs, se diversifier sur les différents secteurs économiques et types de valeurs (défensives, de rendement, à fort potentiel de croissance…). La seconde solution – préférable pour les épargnants peu aguerris aux mécanismes boursiers – passe par la souscription de fonds. Ces sicav et autres OPCVM sont des sociétés qui confient à un gérant le soin de sélectionner des supports financiers et de procéder aux arbitrages au fil du temps. Ces fonds sont catégorisés selon leur univers d’investissement (actions, obligations, secteur géographique ou économique…). Pour jouer au mieux la carte des fonds, prenez la direction des courtiers spécialisés sur internet, tels que Bourse Direct ou Sicavonline, ou des banques en ligne (Boursorama Banque, Fortuneo Banque ou BforBank notamment), auprès desquels vous profiterez de frais bien moindres que ceux facturés dans les grands réseaux bancaires. Une sélection de plusieurs centaines, voire
milliers de fonds y est proposée sans frais d’entrée, évitant que votre épargne soit plombée d’emblée par une ponction de 2 à 4%. Vous échapperez aussi aux droits de garde, frais de gestion appliqués annuellement sur l’encours total de vos fonds en portefeuille. Surtout, ces acteurs donnent accès à une gamme de fonds beaucoup plus large et diversifiée que les banques traditionnelles, qui se concentrent sur la distribution des produits de leur propre filiale de gestion collective.
« La psychologie des épargnants est telle qu’ils arbitrent toujours à contretemps, achetant quand les cours ont déjà beaucoup monté et vendant quand ils accusent une forte baisse », regrette Antoine Tranchimand, conseiller en gestion de patrimoine, associé chez K&P Finance. Pour pallier cet écueil, la bonne stratégie consiste à investir sur le long terme, par versements mensuels possibles à partir de quelques dizaines d’euros. Un arbitrage annuel, visant à modifier éventuellement la structure de son portefeuille, est suffisant. Les risques inhérents à la volatilité des marchés financiers exigent un horizon de placement d’une dizaine d’années. Une période pendant laquelle l’argent doit être considéré comme non disponible, afin de pouvoir éponger un épisode parfois brutal de moins-values.
Avec notre partenaire Morningstar, société de recherche financière indépendante qui, entre autres activités, référence et analyse la totalité des fonds distribués en France, nous avons sélectionné les meilleurs produits au regard de leurs performances sur cinq ans. Chacun comporte la notation Morningstar, soit 4 ou 5 étoiles pour les mieux notés, fondée sur 5 piliers : performance, processus de gestion, fiabilité de la société de gestion et compétence de son équipe, et valeur du fonds. La cotation de tous les fonds est disponible sur Morningstar.fr.
Nous avons retenu trois grands types de fonds :
– Les fonds profilés. Destinés à l’épargnant qui choisit le « risque de perte » qu’il est prêt à accepter. Pour respecter cet objectif, le gérant va panacher les investissements sur des actions et d’autres supports moins volatils (obligations, fonds monétaire, produits complexes couverts contre les pertes…). Ces allocations (« prudentes », « équilibrées » ou « agressives ») sont définies par rapport à leur exposition aux actions, soit respectivement un maximum de 35%, de 65% et de plus de 65%. A charge pour le gérant, dans le respect de ces plafonds, de faire varier la poche action selon la conjoncture boursière.
– Les fonds les plus performants pour le plan d’épargne en actions (PEA). Un compte-titre à privilégier en raison de l’exonération fiscale des dividendes et des plus-values au bout de cinq ans. La loi le restreint toutefois à des fonds investis sur des actions européennes. Un parti pris assumé, en dépit des excellentes performances américaines. Le Dow Jones, l’indice phare de Wall Street, a ainsi franchi, le 25 janvier, la barre symbolique des 20 000 points. « Nous nous positionnons très peu sur le marché américain car les sociétés cotées sont survalorisées par rapport à leurs résultats et leurs cours ont été beaucoup soutenus par des opérations de rachat par les entreprises de leurs propres actions, facteur non durable », commente Clémence Dachicourt, analyste et gérante chez Morningstar. En revanche, selon le consensus, les sociétés européennes offrent de meilleures perspectives en Bourse, leurs actions affichant un cours jugé peu cher au regard des prévisions de bénéfices.
– Enfin, les Français, de plus en plus soucieux de donner un sens à leur épargne, donneront leur préférence à des fonds misant sur des sociétés respectueuses des critères de développement durable, sur le plan environnemental, social et de gouvernance.