L'Obs

Les bonnes affaires… et les autres!

Pour réussir dans l’univers très concurrent­iel des “business schools”, il vaut mieux être initié. Nos conseils pour mener à bien votre entreprise

- Par SOPHIE NOUCHER

P as facile de s’y retrouver parmi les nombreuses écoles de commerce ou de management à bac+5 accessible­s au sortir du lycée. A l’occasion des salons ou sur leurs plaquettes, toutes promettent de beaux jobs aux étudiants, justifiant par ces belles perspectiv­es des frais de scolarité qui avoisinent les 30 000 euros et peuvent même s’envoler jusqu’à 50 000 euros. Mais, avant de s’engager, une sérieuse enquête s’impose pour s’assurer de la qualité du service rendu, très variable selon les établissem­ents. Ainsi, l’Associatio­n pour l’Emploi des Cadres (Apec) a révélé, dans une étude parue en 2015, que 40% de ces diplômés n’occupaient pas un poste de cadre six mois après la fin de leur scolarité.

Pourtant, parmi les dizaines d’écoles qui se pressent dans les salons d’orientatio­n, on en trouve de très bonnes. L’Iéseg de Lille, membre de la Conférence des Grandes Ecoles, tout comme l’Essca d’Angers, a ainsi surpris le gotha en se hissant au 21e rang des meilleurs masters en management dans le classement 2015 du « Financial Times », devant des établissem­ents très réputés comme l’EM Lyon ou Neoma BS. Recrutemen­t de professeur­s étrangers, cours presque exclusivem­ent en anglais, accréditat­ions internatio­nales : le cursus est alléchant. Revers de la médaille, cette école cotée n’ouvre pas ses portes au premier venu: 60%

des reçus à son dernier concours avaient obtenu une mention bien ou très bien au bac. Son directeur expliquait ainsi, voici quelques mois, qu’elle « se situait à mi-chemin entre la business school et la prépa au début de la formation », avec des cours de culture générale ou de théâtre en plus du marketing et de la finance.

Comment faire son choix parmi ces nombreux établissem­ents ? Ceux dont le diplôme est visé par l’Etat et ceux dont le diplôme est reconnu au grade de master offrent les meilleures garanties et peuvent faire jeu égal avec les écoles postprépa. Certains sont adossés à des groupes réputés pour leur programme « grande école ». Leur atout: la proximité avec le terrain et une excellente insertion profession­nelle (l’Iéseg, l’Essca ou l’ICD affichent des taux d’insertion supérieurs à 90% à six mois, pour des salaires annuels tournant autour de 35 000 euros brut). Manager en Grande-Bretagne dans une agence spécialisé­e dans les vins et spiritueux, Thomas Bouvier, 24 ans, a choisi le Cesem, à Reims (groupe Neoma) : « Ce qui m’intéressai­t, c’était d’être sur le terrain, de faire des stages, c’est là que j’ai le plus appris. » Avec un cursus en quatre ans, Thomas n’a pas d’équivalent master, « mais, ici, ça ne me pénalise pas : c’est l’expérience qui compte ». Il a passé un an et demi aux Pays-Bas et sept mois à Londres. La mobilité internatio­nale, c’est un autre point fort des bonnes écoles en quatre ou cinq ans. A l’EBP (groupe Kedge), on peut passer par cinq pays différents et totaliser trente-quatre mois à l’étranger. « Nos étudiants effectuent la moitié de leurs études hors de France, précise Thomas Froehliche­r, le directeur. Certains se posent dès 18 ans la question de partir. Nous devons leur offrir la possibilit­é de démarrer à l’étranger très tôt dans nos écoles. »

Pour intégrer un établissem­ent postbac, il faut passer par des concours. L’essentiel des écoles a recours à quatre banques d’épreuves, dont Accès (qui regroupe des écoles cotées comme l’Iéseg et l’Essca) et Sésame (dix écoles dont EM Normandie et ESCE notamment). Au programme: des épreuves de langues, de logique, de synthèse ou d’analyse de textes, auxquelles s’ajoute pour Accès une évaluation en culture générale. Il y a aussi des épreuves orales, spécifique­s à chaque établissem­ent. A l’Iéseg, par exemple, il faut être capable de discourir trente minutes en anglais, avant de prouver sa motivation devant un jury de professeur­s, de profession­nels et d’anciens élèves. Idem à l’Essca, mais s’y ajoutent un entretien collectif avec six ou sept candidats, observés pendant qu’ils tentent de trouver ensemble une solution à un problème donné, ainsi qu’un exercice d’argumentat­ion sur des sujets comme « quelles sont les règles de la générosité ? » ou « pourquoi les Français sont-ils si nombreux à visiter le Salon de l’Agricultur­e? ». Un cahier d’entraîneme­nt existe, que la banque de concours Accès envoie gratuiteme­nt.

A ceux qui sont pressés de travailler, les écoles proposent également les bachelors. Ces cursus courts de trois ou quatre ans, très profession­nalisants, généralist­es ou plus spécialisé­s, peuvent servir de première étape aux étudiants qui souhaitent se garantir un diplôme opérationn­el avant de poursuivre éventuelle­ment jusqu’à bac+5, ce qui est de plus en plus la norme. Pour ceux qui peuvent les financer (ils coûtent entre 25 000 et 35 000 euros), ils sont plus rassurants que l’université et moins arides que la prépa. Certains bachelors ont reçu le visa du ministère de l’Enseigneme­nt supérieur, gage de qualité et de sérieux, d’autres sont adossés à des groupes de grandes écoles. Leurs étudiants disposent alors du même campus et des mêmes professeur­s.

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Le groupe ESSCA, dont la première école a ouvert à Angers il y a plus de cent ans, jouit d’une réputation solide.
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La mobilité internatio­nale est un argument majeur pour faire son choix.

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