LE CLAN DES JUSQU’AU-BOUTISTES
Ce mercredi 1er mars, la tablée autour de François Fillon a des airs de reconstitution de ligue dissoute. Aux côtés de l’ancien Premier ministre, éprouvé après sa conférence de presse improvisée, seuls ses plus proches ont pris place au Ferryville, une brasserie du 15e arrondissement. Parmi eux, un duo qui se connaît de longue date, la communicante Anne Méaux et le sénateur de la Meuse Gérard Longuet. Il ne manque qu’Hervé Novelli, autre fervent filloniste, pour que la bande soit au complet. Tous ont fait leurs premières armes dans la droite dure, tous sont devenus libéraux, tous sont aujourd’hui au coeur de la machine Fillon. Dès le lendemain de la primaire, ces trois-là faisaient déjà partie des quinze conseillers les plus influents du candidat. Patronne de la célèbre agence Image 7, Anne Méaux dirige sa communication, Gérard Longuet est son conseiller et Hervé Novelli a été l’un des artisans du programme.
Ce trio a en commun un passé musclé. Dans les années 1970, par anticommunisme, ils se sont formés dans des organisations d’extrême droite qui ne rechignaient pas au coup de poing : Occident (Longuet en fut une tête pensante) ou le GUD. Anne Méaux, qui n’a que 14 ans en 1968, rejoint, elle, un groupuscule nationaliste, le Parti des Forces nouvelles. Sa route croise celle de Longuet dans un cortège pour la liberté du Vietnam, mais ils ne font vraiment connaissance qu’en 1974 au QG du candidat Giscard d’Estaing. Méaux en deviendra l’attachée de presse à l’Elysée, avant de s’occuper de la communication d’un autre ancien d’Occident, Alain Madelin. Cette bande se retrouvera ensuite au Parti républicain, l’aile libérale de l’UDF. Pas étonnant qu’ils s’entichent du programme thatchérien de Fillon. En 2013, Longuet retrouve dans l’équipe de campagne son amie « Anne », devenue proche de l’ancien Premier ministre. « Ils ont un point commun, ils ne lâchent pas, explique un ami commun. Pour eux, ce qui se passe est une manip pour empêcher la droite chrétienne, majoritaire dans le pays, d’accéder au pouvoir. » Un seul a mal viré, Alain Madelin, qui qualifie le projet Fillon de « purge ».