Kurosawa : tout ça pour ça ?
LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE, PAR KIYOSHI KUROSAWA. DRAME FRANÇAIS, AVEC TAHAR RAHIM, CONSTANCE ROUSSEAU, OLIVIER GOURMET, MATHIEU AMALRIC, MALIK ZIDI (2H11).
En expert du daguerréotype, cet ancêtre de la photographie qui exigeait des temps de pose d’une durée considérable, Olivier Gourmet fait montre d’une conscience louable. Elle n’empêche pas ce film de paraître interminable. Il y est question d’un nouvel assistant du maître, auquel Tahar Rahim prête son sourire irrésistible, d’une jolie fille (Constance Rousseau) et d’un agent immobilier (Malek Zidi) lorgnant la belle propriété décatie. Mathieu Amalric passe, l’ombre du cinéma d’antan plane sur une histoire d’inspiration fantastique (Kurosawa a bien vu « les Yeux sans visage »), le réalisateur ne néglige pas même de filmer la tour Eiffel, ainsi qu’exigé jadis pour toute production étrangère en France. A ceci près qu’il s’agit d’une production française offerte à un cinéaste japonais, caractéristique qui suinte de chaque plan, Kurosawa étant incapable de trouver ses marques en ce territoire qui lui est inconnu. On s’ennuie ferme, d’autant que tout cela ne sert à rien.