L’Islande, la vraie
CHRISTOPHER TAYLOR. STEINHOLT. GALERIE CAMERA OBSCURA, PARIS-14e. JUSQU’AU 1er AVRIL. 01-45-45-67-08.
Touristes et autres amateurs de stéréotypes glaciaires, passez votre chemin. L’Islande de Christopher Taylor n’est pas pour vous. Ce photographe anglais, installé à Montpellier, a un petit faible pour les terres lointaines. Il a déjà effectué plusieurs campagnes photographiques en Inde, en Chine. Et on lui doit aussi plusieurs séries photographiques sur l’Islande, le pays natal de son épouse. Depuis quelques années, le couple séjourne régulièrement dans une maison située dans le nord-est de l’île et ayant jadis appartenu aux grands-parents de Mme Taylor. Quelle est l’histoire de ce lieu? Quelles traces subsistent de ses anciens occupants ? Christopher Taylor aurait pu tirer de tout cela une série documentaire. Au lieu de quoi, il a laissé libre cours à sa propre perception d’un environnement tout à la fois austère et miraculeux. Travaillant en noir et blanc (et en argentique s’il vous plaît), Taylor compose paysages, portraits et natures mortes avec une rigueur rare – et dans ses tirages, avec la même exigence. L’Islande de Taylor est rugueuse comme ses ciels et ses sombres rocs volcaniques. Dans le livre qui accompagne cette exposition (« Steinholt. Christopher Taylor », Ed. Kehrer, 160 p., 39,90 euros), on apprend d’ailleurs que certains de ces paysages, pour idylliques qu’ils paraissent, ont été le théâtre d’épisodes dramatiques ou violents. Mais là encore, le photographe reste à distance. Ses images n’en sont que plus fortes, miroirs silencieux d’un monde magnétique.