Quand Bagouet rêvait à Morrison
JOURS ÉTRANGES, CHORÉGRAPHIE DE DOMINIQUE BAGOUET. CENTRE POMPIDOU, PARIS-4e, DU 9 AU 11 MARS. 01-44-78-12-33.
Ce 4 juillet 1990, date de la création de « Jours étranges » durant le Festival de Montpellier Danse, la silhouette fine de Dominique Bagouet se découpait sous la voûte des Ursulines se substituant à celle du danseur Bernard Glandier qui était souffrant ce jour-là. Aujourd’hui l’un et l’autre sont morts, mais « Jours étranges » renaît sous l’impulsion des Carnets Bagouet, grâce à la danseuse Catherine Legrand qui en a dirigé la reprise. C’est la célébration de l’insouciance heureuse et des tortures de l’adolescence que Bagouet dessinait là. Quelque chose de fou, de maladroit, de mélancolique qui évoquait les utopies, les contradictions d’une jeunesse alors emportée par la fascination qu’exerçait sur elle la personnalité de Jim Morrison. Pour nous, c’est un fantôme qui se penche sur un autre fantôme. C’est Dominique Bagouet disant se souvenir de « ces soirées bercées par la voix chaude de Jim Morrison », « du climat de ces “Strange Days” correspondant parfaitement au désarroi de l’adolescence qui cherchait alors, dans ce qui est devenu une sorte de mythologie, ses propres valeurs ».