L'Obs

Elisabeth Guitton

Cette styliste, passée par de grandes maisons, a, depuis la baie de Somme, créé Inouïtoosh, sa marque d’écharpes. Elle est aujourd’hui présente dans 34 pays

- Par SÉVERINE DE SMET

QUI EST ELLE ?

C’est une boutique à l’anglaise: des bois chauds, des bougies allumées, une déco hétéroclit­e et accueillan­te. Au 21, rue de l’Odéon, à Paris, on entre comme si on découvrait une adresse cachée. Des foutas, imprimés animaliers, s’exposent comme des tableaux, une vitrine regorge de bijoux à l’aspect vintage, de gros coussins de lin appellent à la flânerie. La boutique Inouïtoosh incarne à la fois la modernité et le classicism­e élégant. A l’image d’Elisabeth Guitton. Cette styliste à la carrière bien remplie s’est lancée en 2008 avec Mathilde Bon, spécialist­e de l’impression textile, dans la création d’une marque de belles écharpes. « Nous avons grandi à notre rythme, progressiv­ement, en toute indépendan­ce », explique Elisabeth Guitton.

QUE FAIT ELLE ?

Prendre son temps, voilà le credo de la quinquagén­aire qui semble hors des diktats de la mode actuelle. « Pendant des années, j’ai a ûté le style Inouïtoosh et garanti la stabilité financière. Nous avons 13 salariés et un siège à Saint-Valery-sur-Somme, face à la mer. Je suis originaire de la région et je ne me voyais pas m’installer ailleurs. » La marque aux consonance­s exotiques s’est fait connaître grâce à la qualité et l’intemporal­ité de ses accessoire­s fabriqués dans des cotons indiens, du lin ou des laines chaudes. Petit à petit, Inouïtoosh s’est éto é avec de la maroquiner­ie, du prêt-à-porter et désormais des bijoux, « pour mon petit plaisir ».

D’OÙ VIENT ELLE ?

C’est en Inde qu’Elisabeth Guitton s’est passionnée pour l’univers de la bijouterie et des pierres. « Je connais bien Delhi, où nous avons désormais un bureau, raconte-t-elle. J’ai eu la chance d’être soutenue par les fournisseu­rs indiens, qui m’ont aidée à démarrer Inouïtoosh. » L’Inde, la créatrice la parcourt plusieurs fois par an. Auparavant, elle y avait noué de solides contacts grâce à ses missions pour Princess tam.tam, Repetto, Cacharel… Elle était la fée de l’ombre qui oeuvrait pour le choix des tissus, des imprimés, de la confection. « Cette formidable expérience m’a permis d’asseoir ma marque. » Toujours cette notion du temps, loin des impératifs actuels. Discrèteme­nt, on retrouve Inouïtoosh aux quatre coins du monde, de l’Italie au Japon, dans les boutiques prestigieu­ses comme Anthropolo­gie aux Etats-Unis ou Le Bon Marché à Paris. « Nous faisons 60% de notre chi re d’affaires à l’étranger. » Le tout depuis la baie de Somme…

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