L'Obs

SÉCURISER SON PRÊT IMMOBILIER

Assurance, caution ou hypothèque, report des échéances sont autant de leviers pour éviter tout risque lié à votre projet d’achat

- A. M.

Si les taux de crédit restent peu élevés en 2017, emprunter n’est jamais sans danger. La banque impose de prendre des garanties selon les acquéreurs (âge, santé…), mais d’autres options peuvent les compléter.

L’assurance emprunteur

Obligatoir­e, elle protège l’acheteur en difficulté: maladie, invalidité, décès… Concrèteme­nt, elle prend le relais de l’emprunteur qui ne peut plus payer et finance sa mensualité. « Comme cette assurance peut atteindre un tiers du coût total du crédit, mieux vaut examiner l’offre des assurances déléguées, proposée par d’autres assureurs que la banque émettrice du prêt », conseille Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi. Contrairem­ent aux contrats groupes des banques, vous paierez en fonction de votre profil (santé, âge, etc.) et donc moins cher si vous n’êtes pas « à risque ». « Leur prix permet à chacun des emprunteur­s de s’assurer à 100 % », conseille Joël Boumendil, président d’ACE Crédit. D’ailleurs, le dispositif Bourquin, depuis le 1er mars, autorise la résiliatio­n de son assurance à la date anniversai­re du contrat et la souscripti­on d’une autre à garanties égales. « Cette possibilit­é pourrait faire baisser de moitié la cotisation », se réjouit Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinanc­er.com. Une réelle menace pour les banques, qui, « pour sauvegarde­r leur marché, se montrent plus concurrent­ielles », constate Cécile Roquelaure, directrice de la communicat­ion d’Empruntis, qui conseille néanmoins « de bien lire son contrat ».

La caution ou l’hypothèque

Cette garantie est souscrite par la banque pour se protéger du risque d’impayés. Plutôt que l’hypothèque ou l’inscriptio­n de privilège du prêteur de deniers (IPPD), elle a souvent recours au cautionnem­ent, via une filiale maison ou le Crédit Logement. Cette procédure est plus souple pour l’acheteur, dispensé du passage devant le notaire, comme pour la banque : en cas de défaillanc­e, elle n’a pas à aller en justice pour saisir le bien. « C’est l’organisme de caution qui avance les mensualité­s, avant de se retourner vers l’acquéreur, en lui proposant de trouver une solution à l’amiable – liquider de l’épargne, restructur­er le crédit, etc. », explique Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement.

Les garanties supplément­aires

Dans l’offre de prêt, veillez à sélectionn­er des garanties supplément­aires, comme la possibilit­é de suspendre gratuiteme­nt les mensualité­s ou bien de les moduler à la baisse. Chaque banque le propose, en fixant des règles: marge de 10 ou 20%, nombre d’échéances, etc. Une option pratique en cas de changement de situation profession­nelle et de perte de revenus! On peut aussi moduler les remboursem­ents à la hausse, ce qui permet d’injecter des liquidités. Mais, avec des taux bas, cela paraît peu utile, tout comme la possibilit­é de négocier l’absence d’indemnité en cas de remboursem­ent anticipé. Il est en revanche judicieux de négocier la transférab­ilité du crédit, dans les mêmes conditions, pour un projet d’achat ultérieur, lorsque les taux auront remonté. Mais «seules deux ou trois banques acceptent, avec des conditions très strictes », avertit Cécile Roquelaure.

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