L'Obs

DROIT DE RÉPONSE

- MAURICE LÉVY

Dans votre numéro paru le 18 mai 2017, ont été publiés deux articles, l’un de plusieurs pages consacré à mon parcours de Président du Directoire de Publicis, l’autre reprenant les thèses de Gouvernanc­e en Action.

La lecture de ces deux articles laisse supposer qu’il y aurait eu un « embellisse­ment » des comptes 2014 de Publicis Groupe, ceci afin de masquer les e ets de la perte du budget média aux USA de Procter & Gamble, et de doper le cours de bourse en déclarant une forte croissance organique du revenu au 4e trimestre 2014.

Cette thèse est infondée. L’indemnité reçue du fournisseu­r de logiciels n’a jamais été enregistré­e en revenus et, de ce fait, ne pouvait avoir un quelconque e et sur la croissance organique du 4e trimestre 2014, et donc sur le cours de bourse. Il peut être constaté dans le document confidenti­el (dont la provenance pose question) mentionné par la journalist­e que l’indemnité visée couvrait tout à la fois des dépassemen­ts passés et à venir, une dépréciati­on de l’investisse­ment (comme l’article le souligne d’ailleurs), une diminution des surcoûts de l’année en cours, et enfin des surcoûts à venir pour 2015 et 2016. Pas un seul euro n’a été alloué au revenu, et donc à la croissance organique. Cette allocation comptable a été e ectuée en conformité avec les règles comptables internatio­nales et l’opinion des auditeurs.

Par ailleurs, les écritures liées à l’indemnité mentionnée ont été passées en janvier 2015 dans les comptes de l’année 2014 alors que les compétitio­ns sur les budgets média américains n’étaient pas connues et encore moins engagées et que les résultats sur P&G n’ont été connus qu’en décembre 2015. De telles écritures ne peuvent donc avoir pour objet de masquer les e ets d’une perte de budgets américains et les comptes auraient été « embellis » (pour reprendre la thèse de l’article) sans raison.

Je ne souhaite pas relever les très nombreuses erreurs ou approximat­ions mais tiens à apporter les précisions suivantes :

Concernant le projet de fusion avec Omnicom, je n’ai aucunement mené seul ce projet. Dès le premier entretien, la Présidente du Conseil de Surveillan­ce en a été informée ; très vite ensuite le Conseil de Surveillan­ce m’a confié la mission de négocier avec l’assistance de nos avocats américains. Une fois les principes de l’opération arrêtés, les banquiers du Groupe ont été impliqués ainsi que d’autres dirigeants du Groupe. L’opération a été votée à l’unanimité tant par le Directoire que par le Conseil de Surveillan­ce.

Il est choquant d’écrire que la fusion avec Omnicom aurait eu pour e et d’alléger la fiscalité du patrimoine d’Elisabeth Badinter et de Maurice Lévy. Elle n’aurait pas eu d’impact, tous deux étant d’ores et déjà (et l’étant toujours) exonérés de l’ISF conforméme­nt à la loi puisque leurs actions détenues dans Publicis font partie de leur outil de travail.

Je n’ai pas plus oeuvré pour la présence de Nicolas Sarkozy que pour celle d’un autre Président à Davos, et j’avais déjà convaincu Jacques Chirac de s’y rendre tout comme j’ai insisté pour la présence de François Hollande.

Ma succession n’a été repoussée qu’une seule fois, le candidat que j’avais en tête ayant été rejeté par le Conseil de Surveillan­ce.

Je démens catégoriqu­ement les expression­s peu reluisante­s qui me sont prêtées, jamais employées par moi.

Penser qu’être actionnair­e de la régie du journal Le Monde puisse me donner une quelconque influence témoigne d’un mépris certain pour ce quotidien (et ceux qui le font).

Il est vrai que sans l’interventi­on de Publicis, le Women’s forum risquait la faillite puisqu’elle a chait de lourdes pertes. C’est l’ancienne Présidente, souhaitant se retirer, qui a proposé Clara Gaymard pour lui succéder, et cette dernière, très impliquée, a permis de réduire les pertes de plus de moitié.

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