LE “HAVRE DE PAIX” DE BNEI ADAM
Une colonie est une bulle. A l’extérieur, les barrages militaires, la cohabitation forcée avec les Palestiniens, la violence latente ; à l’intérieur, un havre de paix : une communauté généralement soudée dans laquelle les enfants poussent au grand air. Sinon, à quoi bon ? Ce soirlà, les gosses de Bnei Adam s’en donnent à coeur joie autour du grand feu allumé en l’honneur de Lag Ba’Omer, une fête juive. C’est une petite implantation posée audessus de la vallée du Jourdain. En 2009, à la demande des Américains, le gouvernement israélien s’était engagé à évacuer la poignée d’habitants qui peuplaient l’avantposte. Comme ailleurs, la promesse a été oubliée, et Bnei Adam compte aujourd’hui une quarantaine de familles. Des trentenaires pour qui la question de la présence juive en Cisjordanie ne se pose même pas : issus de la deuxième génération de colons, ils ne connaissent rien d’autre. Ils se sont installés ici pour la nature, le spectacle permanent du changement de lumière sur le désert… et le prix dérisoire de l’immobilier.