SUNTAN PAR ARGYRIS PAPADIMITROPOULOS
Comédie dramatique grecque, avec Makis Papadimitriou, Elli Tringou, Dimi Hart (1h44).
D’où sort ce film inattendu, cruel, poisseux? Kostis, médecin quadragénaire bedonnant, débarque dans une île grecque isolée et morne. En hiver. Car en été, l’endroit se transforme en lupanar, avec nanas craquantes, boys fêtards, touristes partouzards. Kostis – dont on ignore le passé – est tourneboulé par Anna, une ado qui se balade à poil. On le comprend : elle est supersexy. Lui est limite répugnant. Elle le vampe. Il la suit. Elle l’allume. Il flambe. Elle se fout de sa gueule. Il prend des mesures… Saga de l’humiliation, amertume de la jeunesse perdue, jaillissement de l’ombre tapie en soi, le film est d’une dureté terrible : le contraste entre le héros adipeux, sorte de méduse velue, et les gamins libertins aux corps d’Adonis est dévastateur. La dérive vers la noirceur est obligatoire, et la fin, imprévisible. Argyris Papadimitropoulos, pour son troisième film, trouve un ton, un style et un regard ébouriffants.