Pauvre Churchill
CHURCHILL, PAR JONATHAN TEPLITZKY. DRAME HISTORIQUE, AVEC BRIAN COX, MIRANDA RICHARDSON, JOHN SLATTERY (1H46).
Dès les premières minutes du film, on sent l’impasse. Une longue introduction, filmée dans un ralenti insistant, montre la figure historique de Churchill, seul sur une plage. Le ressac de la mer ramène vers lui des eaux bouillonnantes rouge sang pendant que les voix des soldats sacrifiés durant la Seconde Guerre mondiale se font entendre au loin. Un mirage traumatique qui expliquerait pourquoi le Premier ministre britannique aurait tout fait pour éviter que le Débarquement n’ait lieu. Simpliste. Comme le film. Une fiction bavarde à la Jean-Claude Brisville, avec, au centre du tableau, une vision sans subtilité (comme l’interprétation de Brian Cox) de l’homme d’Etat, résumé par ses coups de gueule (son épouse et sa secrétaire en font les frais), son embonpoint et son célèbre V de la victoire. Cette reconstitution pour antiquaire des heures précédant le D-Day remplit le vide avec d’inutiles plans de voiture sur les routes ou des scènes d’habillage, étiolant ainsi les rares moments de tension politique.