L’ATELIER PAR LAURENT CANTET
Comédie dramatique française, avec Marina Foïs, Matthieu Lucci, Warda Rammach (1h53).
Un été à La Ciotat, Olivia, romancière en vogue (Marina Foïs, photo), dirige un atelier d’écriture auquel participent sept jeunes de la région. Un « Entre les murs » dans la garrigue? C’est ce que semblent annoncer les premières scènes, l’élan et la spontanéité en moins. Le film, heureusement, est ailleurs, dans le rapport qui se crée entre Olivia et Antoine, le solitaire du groupe, bloc de ressentiments et de violence rentrée. Olivia aimerait faire d’Antoine le sujet de son prochain livre, Antoine espionne Olivia à ses heures perdues. Qu’a-t-il derrière la tête? Le sait-il lui-même? Cinéaste du mal-être social et de la rétention émotionnelle, Laurent Cantet filme l’incompréhension de deux mondes – l’intellectuelle parisienne et le jeune paumé borderline – qui ne cohabitent d’ordinaire que dans les articles des journaux. L’histoire ouvrière du port de La Ciotat importe autant que la cinégénie de sa côte, contrepoint ensoleillé aux sombres errements d’Antoine et décor d’une scène nocturne aux accents oniriques voire mythologiques. On reconnaît la patte de Robin Campillo, coscénariste de ce film d’une grande perspicacité politique.