La “pussycratie” de Cardi B
Un record historique. Avec « Bodak Yellow », Cardi B est la première rappeuse à décrocher un numéro 1 au Top 100 du Billboard depuis Lauryn Hill avec « Doo Wop (That Thing) » (1998). Mais à chacune son école. Lauryn Hill dénonçait l’hypersexualisation forcée des femmes, les faux ongles et la vénalité de « certaines filles ». Cardi, ex-strip-teaseuse, revendique ce qu’on pourrait appeler sa pussycratie, et veut faire une force de son hyperérotisation. « Une salope n’attrape jamais froid », proclame-t-elle en petite tenue sur YouTube. C’est grâce à ses appâts que son homme lui o re des atours Yves Saint Laurent, dit-elle dans « Bodak Yellow », où elle compare son sexe à un « lac » où il fait bon se noyer. Cardi, 24 ans, est née Belcalis Almanzar, dans le Bronx, d’une mère trinidadienne et d’un père dominicain. Le prénom de sa soeur étant Hennessy (comme le cognac), cette singularité a valu à l’artiste le sobriquet de Bacardi qui, par aphérèse, est devenu Cardi. Très savoureuse est sa voix, chargée d’inflexions ghetto et latines, et comme d’un éternel bonbon à la framboise. Bitchy, faubourienne, frénétique et truculente, sa diction ferait presque passer la gouailleuse Nicki Minaj pour la reine d’Angleterre.