Blessures d’enfance
ÊTRE EN VIE, PAR CRISTINA COMENCINI, TRADUIT DE L’ITALIEN PAR DOMINIQUE VITTOZ, STOCK, 256 P., 20,50 EUROS.
Lorsque Caterina, la narratrice, arrive à Athènes où sa mère adoptive s’est suicidée avec son compagnon dans une chambre d’hôtel, elle se remémore celle qui l’avait sauvée de la catastrophe. Sa mère avait tout fait pour lui faire oublier les six premières années de sa vie dans une famille misérable d’ouvriers agricoles. Caterina avait été la seule survivante de l’incendie de leur maison. Née avec les pieds bots, la gamine avait découvert le monde en rampant et n’avait jamais été scolarisée. A force de soins et d’affection, elle avait surmonté ses handicaps et s’était conformée à ce que l’on attendait d’elle. Elle était maintenant mariée, mère de deux enfants et faisait un métier qui la passionnait. Mais qui était-elle, au fond ? C’est en se confiant à Daniele, le fils du compagnon de sa mère, comme à un frère providentiel, qu’elle va prendre conscience qu’à trop vouloir la protéger sa mère l’avait privée d’une partie d’ellemême. Durant ces quelques jours, Caterina va renouer pas à pas avec cette enfant qui, malgré la misère, s’émerveillait du monde qu’elle découvrait. Romancière de l’intime, Cristina Comencini (photo) se glisse dans les failles de ses personnages pour y débusquer le plus précieux vestige de l’enfance, « la joie simple de se sentir vivant ».