L'Officiel de La Franchise

QUELLE FRANCHISE POUR QUEL PROFIL DE FRANCHISÉ

Formidable opportunit­é pour se réinventer profession­nellement et apprendre un nouveau métier, la franchise requiert néanmoins des compétence­s essentiell­es, qui peuvent varier selon les enseignes. Tour d’horizon des profils les plus adaptés en fonction des

- Pauline BANDELIER

“La franchise n’est pas faite pour tout le monde.”

Quelle franchise pour quel profil de franchisé ?

SI 70 % des franchisés sont d’anciens cadres salariés, les profils commerciau­x se distinguen­t des commerçant­s”, rappelle Franck Berthoulou­x, consultant chez TGS France consultant­s et membre du Collège des experts de la Fédération française de la franchise. “Pour les franchises de services à la personne, les agences immobilièr­es ou encore la vente et la rénovation d’habitat, qui requièrent

d’aller prospecter de nouveaux clients, les

profils commerciau­x seront plus à l’aise.” À l’inverse, selon ce dernier, les commerçant­s apporteron­t une vraie valeur ajoutée dans les secteurs où l’aisance relationne­lle, la capacité à bien servir le client et l’affinité avec le produit aideront à développer le panier moyen. Parmi eux : “Le prêt-à-porter, les fleuristes ou encore les caves à vins”, détaille-t-il. “C’est une distinctio­n essentiell­e”, confirme Rose-Marie Moins, responsabl­e formation et promotion au sein de la FFF. “Des individus

qui sont très à l’aise derrière le comptoir ou pour répondre aux besoins des clients pourront en revanche être mauvais en prospectio­n et inversemen­t.” Dans plusieurs secteurs, comme la restaurati­on ou les métiers des services à la personne, les compétence­s

managérial­es sont par ailleurs cruciales. “Ce sont des réseaux qui vendent de la maind’oeuvre et qui connaissen­t un gros turn-over, les postes étant souvent mal rémunérés. Les risques qui en découlent pour la performanc­e sont réels, il faut des personnali­tés capables

“Il est fondamenta­l pour le franchisé de bien connaître ses capacités et son potentiel.”

de gérer l’urgence et le stress inhérents à ces

situations”, souligne-t-elle. Enfin, sur certaines franchises, il sera plus pertinent de recruter des profession­nels du métier. Exemple : la restaurati­on, l’immobilier ou les métiers liés au courtage et à la finance, détaille-t-elle. Les artisans, pas toujours de bons franchisés Si les profils commerciau­x et commerçant­s sont particuliè­rement adaptés pour devenir franchisés, ce n’est pas le cas des artisans, selon Rose-Marie Moins. Elle donne l’exemple d’un franchiseu­r dans le bâtiment qui avait démarré en cherchant des technicien­s, puis a changé sa politique à la suite d’échecs et recrute aujourd’hui des commerciau­x.“Dans ce type d’enseigne, il est primordial d’avoir le sens du commerce pour savoir vendre la prestation et aller chercher le client. S’il faut évidemment des femmes ou des hommes compétents techniquem­ent, il

est préférable qu’ils soient recrutés comme

salariés par le franchisé.” De son côté, Franck Berthoulou­x conseille aux artisans de rejoindre des concepts qui leur permettent de développer une valeur ajoutée : “Un artisan en rénovation de l’habitat pourra par exemple proposer une offre complément­aire en isolation en rejoignant la franchise Isocomble.” Profils indépendan­ts : des réseaux qui encouragen­t les initiative­s Les anciens indépendan­ts, eux, doivent se demander s’ils sont prêts à mettre en pratique les idées d’un autre plutôt que

les leurs. “La franchise n’est pas faite pour tout le monde. 70 % des franchisés qui sont performant­s sont des timides, qui aiment appliquer et bonifier. Ceux qui ont l’habitude de travailler seuls et qui n’aiment pas suivre les règles s’épanouiron­t davantage en créant leur marque et leur concept ”, affirme Franck Berthoulou­x. Ce dernier pense néanmoins que les profils créatifs pourront se réaliser dans des projets d’entreprise à la hauteur de ce qu’ils pouvaient vivre auparavant, “au sein d’un concept qui leur donnera la possibilit­é de nourrir leur ambition en développan­t des projets multi-sites, avec une dimension

à condition de savoir les canaliser et de leur donner de la reconnaiss­ance.” Pour ne pas se tromper d’activité et de réseau, “il est fondamenta­l pour le franchisé de bien connaître ses capacités et son potentiel”, conclut Franck Berthoulou­x. Et pour les franchiseu­rs de dresser un profil type du candidat correspond­ant à leur enseigne, complète Rose-Marie Moins. ajoutée au travers de ses qualités commercial­es, contrairem­ent à un commerçant qui s’appuiera sur les produits qu’il vend”, affirme-t-elle. Pour autant, elle ajoute que la franchise reste mieux adaptée aux exécutants, les profils très créatifs risquant de se sentir coincés. “Il faut que les recruteurs soient prudents. De jeunes réseaux pourront toutefois profiter de leurs compétence­s

opérationn­elle incluant la gestion d’équipe et l’approvisio­nnement.” Pour Rose-Marie Moins, un indépendan­t qui a l’habitude de

fonctionne­r seul “sera plus à son aise dans des enseignes de prestation de services où il est possible de travailler de manière autonome à l’aide d’outils de prospectio­n informatiq­ue. Il aura également davantage l’opportunit­é d’apporter une valeur

“Il faut que les recruteurs soient prudents.”

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