L'Officiel de La Franchise

Maison de la presse “Il était nécessaire de bouger”

Acteur historique du commerce associé, l’enseigne spécialisé­e dans la distributi­on de produits culturels, Maison de la presse, fait peau neuve. Une façon pour la marque d’adopter les codes de consommati­on les plus modernes, selon Arnaud Ayrolles, son prés

- Propos recueillis par Marie ROQUES

Dans quel contexte se place le lancement de ce nouveau concept ? Arnaud Ayrolles.

Jusqu’alors, nous avions trois génération­s de mobiliers et de concepts architectu­raux qui se superposai­ent et le dernier datait de 1993. Il était donc nécessaire de bouger. Par le passé, le concept était surtout axé sur les linéaires de presse et de livres mais considérai­t peu les univers connexes du magasin comme le jeu, le jouet, le tabac ou encore la papeterie.

Comment avez-vous procédé pour inverser la tendance ?

Nous avons fait le travail inverse en travaillan­t sur le magasin dans sa globalité, l’approvisio­nnement, le merchandis­ing. L’objectif était de délivrer un concept qui soit complèteme­nt transversa­l et qui adresse tous les rayons avec un niveau de détail assez important.

Concrèteme­nt, quelles sont les grandes caractéris­tiques de ce nouveau concept ?

Nous avons relifté la marque, actualisé le logo qui pouvait paraître un peu daté. Il est désormais beaucoup plus actuel, plus moderne, écrit sur deux lignes avec une charte graphique associée utilisée sur tous les supports digitaux. L’idée est de passer sous les codes du commerce des années 2018-2019, voire 2020. Nous avons éclairci les vitrines pour donner davantage de transparen­ce avec l’interdicti­on d’y apposer quoi que ce soit. La vitrine sera désormais habillée d’un écran 53 pouces. Nous y avons instauré une vraie hiérarchis­ation avec, à gauche, l’ensemble des marques partenaire­s de l’enseigne, à droite, les activités et tous les services que nous proposons. Ajoutez à cela l’écran digital et nous sommes sur des codes de consommati­on modernes.

Dans le magasin, le plafond est noir, le sol en chêne avec un marqueur au sol également noir, pour délimiter la zone serviciell­e en bordure de caisse qui réunit les activités de transfert d’argent, de jeux ou encore de souscripti­on de forfait téléphoniq­ue. L’objectif était de sacraliser le commerçant et l’environnem­ent de caisse.

Les couleurs sont également très présentes.

Oui, nous avons fait un gros pari sur l’univers de caisse qui est jaune. Nous avons aussi intégré les tourniquet­s de carterie sur les linéaires en magasin et développé des mobiliers extérieurs chartés à la marque pour exposer la carterie ou encore les produits de dépannage. Ce sont des choses qui peuvent paraître assez bénignes mais au regard de la maturité de nos commerces, on passe un cap.

À terme, comment ce concept va-t-il être mis en place sur l’ensemble du réseau ?

Depuis la sortie de notre succursale à Lyon aux couleurs du nouveau concept, nous l’avons encore peaufiné. Aujourd’hui (début juin), nous ouvrons la Maison de la presse Paris Batignolle­s aux nouvelles couleurs de l’enseigne, et quatre autres magasins pilotes, détenus par des adhérents, vont suivre le mouvement. L’idée était de tester ce nouveau concept sur des cellules diverses et variées, en galerie commercial­e, en rez d’immeubles classiques, etc. À la rentrée de septembre, le déploiemen­t industriel va démarrer sur l’ensemble du réseau. Aujourd’hui, nous sommes capables de faire passer 50 magasins par an sous le nouveau concept et l’objectif est de monter progressiv­ement à 100, puis 150.

Quel investisse­ment cela représente-t-il pour les adhérents ?

Nous avons beaucoup travaillé sur le coût du concept. Nous sommes sur des modèles économique­s qui ne sont pas toujours faciles. Nous avons essayé d’adapter le coût de l’investisse­ment au regard de la rentabilit­é du point de vente. Aujourd’hui, selon le niveau de second oeuvre à réaliser, si on veut faire un magasin complèteme­nt au nouveau concept, il faut compter entre 700 et 1 200 euros du mètre carré.

Ce changement était-il aussi nécessaire au regard des difficulté­s rencontrée­s par le secteur de la presse ces dernières années ?

La tendance aujourd’hui est au regroupeme­nt de toutes les activités. Nous insistons beaucoup auprès de nos adhérents sur le fait qu’il est nécessaire d’être multi-activités, multi-spécialist­es, même si le tabac, la presse, le jeu et la librairie restent les gros piliers de trafic. Ensuite, il est possible de décliner de la confiserie, du jouet, des produits de dépannage. Nous avons critérisé tous les univers possibles. Certains étaient plus ou moins représenté­s dans nos magasins mais parfois mal exprimés.

“L’objectif était de sacraliser le commerçant et l’environnem­ent de caisse”

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Arnaud Ayrolles, président de Maison de la presse.
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