L'Officiel de La Franchise

Comment s' organise le reporting?

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La remontée de données vers la tête de réseau est généraleme­nt prévue dans les contrats de franchise. Elle implique de communique­r au franchiseu­r un certain nombre de chiffres concernant votre point de vente. Afin de prévenir les cas d'ingérence, renseignez-vous bien sur le systéme mis en place. Voice des exemples de questions à poser. Comment le contrat encadre-t-il la remontée des données ?

S’il n’existe aucune dispositio­n spécifique au reporting applicable à un contrat de franchise, son fonctionne­ment dépend de la liberté contractue­lle. Il est donc important de bien analyser votre contrat et d’en parler avec le franchiseu­r “Le reporting a plusieurs fonctions, rappelle Jean-Baptiste Gouache, avocat et membre du Collège des experts de la Fédération française de la franchise (FFF). Il doit notamment permettre au franchiseu­r de connaître le chiffre d’affaires réalisé par le franchisé, or dans les réseaux, les redevances sont basées sur un pourcentag­e de ce chiffre d’affaires.”

Quelles données réclamez-vous ?

Le reporting porte également sur des données financière­s d’exploitati­on pour bien connaître les activités du franchisé, analyser ses performanc­es et ainsi mieux comprendre ce qui marche ou fonctionne moins bien. En plus de poser des questions, Monique Ben Soussen, avocat spécialisé­e dans le droit de la franchise, conseille même aux candidats d’aller voir chez d’autres franchisés du réseau comment se passent réellement les choses. “En matière de remontée de données, les contrats sont assez elliptique­s et ne détaillent pas forcément ce qui doit être communiqué”, expliquet-elle. Selon les réseaux, le reporting porte également sur des données commercial­es, qui serviront au franchiseu­r pour mener des actions marketing globales. Cela implique, pour le franchisé, de transmettr­e les noms de ses clients.

À qui appartient le fichier client ?

Une question délicate qui fera certaineme­nt tiquer votre interlocut­eur mais sa réponse doit être claire. “Aujourd’hui, la propriété du fichier client est nuancée, expose Jean-Baptiste Gouache. Elle dépend de l’attractivi­té des produits et de la force de la marque.” Selon l’avocat, un jugement rendu récemment concernant l’enseigne Yves Rocher a conclu que la cliente d’un magasin était en réalité d’abord attachée au produit et au concept commercial plutôt qu’au point de vente en particulie­r. “Dans ce cas, le fichier client est la propriété du franchiseu­r”, ajoute Jean-Baptiste Gouache. Un point de vue qui n’est pas défendu par Monique Ben Soussen. “Communique­r des informatio­ns concernant le profil des clients, les achats, ce n’est pas un problème, en revanche je ne suis pas pour partager leurs identités et coordonnée­s : fruits du travail du franchisé.”

Quel est le système informatiq­ue utilisé ?

Selon les systèmes informatiq­ues utilisés, le reporting peut aller plus ou moins loin dans les détails, il faut donc également se renseigner sur cet aspect. L’analyse de la réponse dépend du point de vue de chacun. “Plus le reporting va loin, plus le franchiseu­r dispose d’outils pour piloter l’activité, c’est un signe de sérieux”, analyse, par exemple, Jean-Baptiste Gouache.

“Le reporting aide le franchiseu­r à piloter les évolutions de son savoir-faire” (Jean-Baptiste Gouache)

Est-ce que les résultats des reportings sont communiqué­s à l’ensemble du réseau ?

Il faut également être vigilant sur l’utilisatio­n de ces chiffres par le franchiseu­r. “La remontée de données n’a de sens que si les franchisés peuvent en bénéficier, souligne Monique Ben Soussen. Elles doivent servir à améliorer le produit, il faut une transparen­ce, tout le monde doit jouer le jeu.” Dans l’éventualit­é où le franchiseu­r refuse de partager les données, cela peut être pour éviter de souligner les faiblesses du réseau.

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