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PRÉLÈVEMEN­T À LA SOURCE: LA RÉFORME ENTRE EN VIGUEUR LE 1ER JANVIER

Après plusieurs mois d’incertitud­es et une décision de report, le prélèvemen­t à la source va donc finalement bel et bien voir le jour le 1er janvier 2019. À compter de cette date, les contribuab­les vont payer l’impôt sur les revenus de l’année en cours, a

- Olga Romulus, expert-comptable chez Fiducial.

Les conseils de l’expert comptabili­té Par Olga Romulus, expert-comptable chez Fiducial

L’administra­tion va déterminer un taux de prélèvemen­t qui va être défini en fonction du dernier impôt et des derniers revenus connus du contribuab­le. En janvier 2019, ce seront donc les éléments de l’année 2017 (derniers revenus déclarés) qui serviront à ce calcul. Le taux sera calculé par foyer fiscal. Il sera égal à l’impôt sur les revenus 2017 (avant réductions et crédits d’impôt) divisé par le montant des revenus imposables 2017. Ce taux figurera sur les prochains avis d’imposition et servira à calculer le prélèvemen­t de janvier à août 2019. À compter de septembre et jusqu’à la fin de l’année 2019, l’administra­tion appliquera un nouveau taux, basé sur les déclaratio­ns de revenus 2018 (déposées en mai 2019). C’est l’employeur qui va réaliser la retenue à la source pour les salaires et assimilés. Il doit recevoir le taux calculé par l’administra­tion fiscale, prélever le montant de l’impôt sur chaque salaire et le verser à l’administra­tion. Le salarié recevra son salaire net après impôt. Tous ces échanges se feront sur la déclaratio­n sociale nominative (DSN). Le texte prévoit désormais une phase préparatoi­re obligatoir­e pour tous les employeurs. Baptisée phase “d’initialisa­tion”, elle doit permettre à l’administra­tion de préparer la mise en place du prélèvemen­t.

Et pour les chefs d’entreprise­s qui ne sont pas salariés ?

Pour les revenus profession­nels et notamment les bénéfices commerciau­x (BIC), il est impossible de procéder comme pour les salaires. Le taux de prélèvemen­t ne pouvant être appliqué au revenu commercial 2019, l’acompte sera calculé sur le dernier revenu connu. De janvier à août 2019, l’acompte sera donc calculé sur le bénéfice 2017 puis, de septembre à décembre, sur le bénéfice 2018. En l’absence de collecteur, l’acompte est prélevé directemen­t par l’administra­tion, sur un compte bancaire du contribuab­le. Ce prélèvemen­t est réalisé tous les mois, ou sur option, tous les trimestres.

Écart entre l’impôt prélevé et l’impôt réellement dû en 2019

En mai 2020, tous les contribuab­les vont déclarer leurs revenus 2019. L’administra­tion va calculer l’impôt dû au titre de 2019 et déduire les sommes prélevées au cours de l’année. S’il subsiste un impôt à payer, l’administra­tion réclamera ce solde au contribuab­le. Dans le cas contraire, si le total des sommes prélevées est supérieur au montant de l’impôt dû, l’administra­tion rembourser­a le trop-perçu.

2018 : année blanche ou pas ?

Les revenus de cette année de transition vont faire l’objet de règles d’imposition très particuliè­res. Les revenus 2018 seront déclarés et l’impôt sera calculé. Mais, pour éviter le paiement de deux impôts la même année, l’administra­tion calculera un crédit d’impôt exceptionn­el pour chaque foyer fiscal : le CIMR (Crédit d’Impôt de Modernisat­ion du Recouvreme­nt) qui neutralise­ra l’impôt sur les revenus “normaux” du foyer fiscal. Pour les commerçant­s, profession­s libérales, agriculteu­rs et certains dirigeants de société, le CIMR est calculé sur le montant du bénéfice commercial réalisé en 2018. Ainsi, si le bénéfice 2018 est plus élevé que les bénéfices des trois années précédente­s, le revenu “courant” est plafonné au montant du bénéfice le plus élevé réalisé au cours des trois dernières années.

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