ANATOMIE D’UNE VESTE EL GANSO
La jeune marque espagnole El Ganso a réussi un tour de force : jouer avec les traditions sans les dénaturer et proposer un vestiaire masculin chic et casual.
On ne devrait pas oublier ce que l’on doit à l’espagne et à son esprit frondeur, à l’héritage surréaliste et à l’énergie de la movida. Goût de la transgression féconde, sixième sens captant l’air fragile du temps, capacité à toujours surprendre : on retrouvera toutes ces caractéristiques du style espagnol dans les créations signées El Ganso. “L’oie” (traduction française d’el Ganso) a d’abord établi ses quartiers dans une boutique au coeur de Madrid, sous l’impulsion des frères Alvaro et Clemente Cebrian en 2006. Proposant leur propre marque, établie avec audace et le souci qu’elle soit 100 % européenne, les deux frères ont fait du décalage joyeux, du twist malicieux leur signature. En témoigne cette veste en tartan marine, injectant à son ADN en Technicolor DES INFLUENCES VENUES D’AUTRES HORIZONS, imaginaires ou bien réels, d’un Carnaby Street fantasmé ou des universités Ivy League voire des clubs berlinois affranchis des carcans. Si elle revisite le classique écossais, elle lui offre une allure tayloring, NÉE D’UN PATRON RAFFINÉ AU fil DES ANNÉES, CINTRÉE à LA TAILLE. En tissu subalpino (tartan et laine de coton) provenant d’une des maisons de textiles les plus réputées d’italie, la veste compte de nombreux petits détails attestant de la démarche de la marque : doublure rouge, col en contraste à double coloris, coudières marines assorties et poches à rabat. Ou quand l’artisanat de haute qualité adresse des clins d’oeil complices à son destinataire, sans renier ses racines. Ainsi, la structure classique de la veste, associée à l’évocation explicite du drapeau britannique, semble électrisée par cette doublure rouge et blanche sur le col de LA VESTE OU LE ROUGE ÉCLATANT DU fil COUSANT les boutons. On comprend qu’en à peine une décennie El Ganso ait désormais mis un PIED (UNE PATTE ?) DANS PLUS D’UNE DIZAINE de marchés européens. La valeur n’attend décidément pas le nombre des années.