MÉLANGE DE GENRES
En collaboration avec la maison de cognac Martell qui, à l’occasion de ses 300 ans, célèbre l’art de vivre à la française à travers le monde, deuxième séquence de notre série consacrée aux 300 frenchies installées à l’étranger pour servir et sublimer une certaine
idée de la French Touch. Ce mois-ci, les ambassadeurs de la mixologie.
Si la cocktailmania frappe la France depuis presqu'une dizaine d'années, sans donner d'ailleurs l'impression de s'essouffler, les connivences avec la mixologie ne date pourtant pas d'hier sous nos latitudes. Il faut bien avouer que l'hexagone dispose depuis quelques siècles d'un patrimoine, d'un terroir et d'une histoire qui ont largement contribué à l'essor du cocktail comme mode de consommation des spiritueux. On pourrait citer l'apothicaire Amédée Peychaud, dont la famille est originaire de Bordeaux, qui va créer à la Nouvelle Orléans le fameux bitter Peychaud qui devient vite un élément indispensable à la confection des cocktails d'alors. Ou encore la prédominance du cognac dans les recettes de cocktails préphylloxériques, comme notamment le fameux Sazerac. Puis, l'essor de l'absinthe à travers toute l'europe – et plus loin encore – dès la fin du xixe siècle. Et bien sûr la diversité des vins fortifiés, liqueurs, amers et autres eaux-de-vie régionales qui ont largement participé à ritualiser le moment de l'apéritif. Il existe donc bel et bien une histoire du cocktail à la française que des établissements comme le Harry's bar, le Forum, le bar Heminway ou encore celui du Grand Hôtel de Paris n'ont cessé d'accompagner tout au long du xxe siècle en revendiquant la paternité de drinks tels que le Bloody Mary, le Side-car, le White Lady voire le Dry Martini. Cette page de l'histoire est aujourd'hui largement ravivée par une scène locale très active qui rivalise sans complexe avec les scènes étrangères. Pour autant, certains bartenders ont choisi l'expatriation pour exercer leur talent, mais aussi approfondir leurs connaissances au contact d'autres cultures. Et si la plupart de ces professionnels français ont opté de se frotter à l'expertise de l'école anglosaxonne pour parfaire un apprentissage en mixologie, ils ont pour leur part su apporter ce sens de l'hospitalité, la rigueur du service et l'amour du bon produit qui caractérisent à bien des égards la culture gastronomique française. C'est cette énergie créative que saluent aujourd'hui L'officiel et la maison Martell. Deux maisons toutes entières dédiées au fameux french style et désireuses, cette saison, de célébrer celles et ceux qui l'accompagnent à travers le monde. L'officiel et, dans la belle légitimité de son tricentenaire, Martell, plus ancienne grande maison de Cognac au monde, ont ainsi sélectionné 300 ambassadeurs de chic et de charme français. Parmi eux, une trentaine d'alchimistes du shaker. Que ce soit Nicolas de Soto aujourd'hui avec Mace, son adresse new-yorkaise qui ne désemplit pas, Alex Chatté qui prolonge d'une certaine manière l'esprit de sa famille – versée dans le commerce de bouche – dans les établissements de Hong Kong auxquels il collabore, Jean Munos à Sydney, qui a même concouru sous bannière australienne à des compétitions internationales de bartending, Emmanuel Dron, qui fait partager son expertise du whisky à travers l'asie, ou encore Xavier Padovani qui distille à la perfection un sens bien français de l'art de vivre – ne s'est-il pas fait surnommer Chammpaaagnnnne par ceux qui le côtoient – à travers les bars de l'experimental Group. Si la restauration a longtemps été le principal attrait de cette culture de l'hospitalité à la française, la mixologie est désormais une pratique où les frenchies parviennent à imposer leur patte à travers une approche gustative héritière de la cuisine mais aussi de l'élaboration des vins et des spiritueux. Mais plus encore, ils n'hésitent pas à twister leur culture d'origine au grès des influences étrangères pour créer ce je-ne-sais-quoi qui caractérise très souvent cette incomparable french touch.