Des victimes font preuve de citoyenneté

C’est un jeune homme stressé qui a affronté ses juges et ses victimes mardi dernier à l’audience du tribunal correctionnel. Il a pourtant eu la chance d’avoir affaire à une famille compréhensive qui n’a même pas réclamé les 2 000 € de réparation des dégradations. Retour en arrière : le 8 avril vers minuit, un témoin prévient la gendarmerie qu’un cambriolage est en cours.

« Arrangement à l’amiable »

La patrouille tombe nez à nez avec les voleurs, le prévenu et son frère de 17 ans. Ils ont des cagoules, une lampe-torche et un tournevis. En fait, il s’agit de voisins, ce qui désole le fils de la victime, assis à côté de sa mère de 84 ans : « C’est un garçon que j’ai aidé, il a agi alors que ma mère était hospitalisée, je me passerai de faire plus de commentaires ». Les bijoux dérobés ont été laissés sur place, mais il a fallu tout ranger avant le retour de l’octogénaire car le logement était entièrement saccagé.

À l’audience, l’intérimaire de 24 ans a reconnu avoir fracturé la porte à coups de pied : « Je n’ai rien de plus à dire, j’étais en grande difficulté financière, je ne savais pas comment m’en sortir ». Dommage qu’il n’ait pas su accepter la perche tendue par le fils de la victime : « Je leur ai demandé, à lui et à son frère de venir réparer leurs infractions : ranger, peindre, passer la tondeuse… ils ont accepté mais ne sont jamais venus. On va faire office de bon citoyen en laissant tomber les poursuites, en espérant le faire grandir ! » Attitude saluée par la procureure, qui malgré tout, a requis le remboursement et bien sûr par l’avocat de la défense, Me Mathieu Herla : « Mon client a compris, il a eu deux condamnations et le rapport qui fait suite à son Tig (travail d’intérêt général) est élogieux ». Le tribunal a condamné le jeune homme à 140 heures de Tig ou quatre mois avec sursis avec obligation de travailler. À l’issue de l’audience, il s’est approché de ses victimes pour s’excuser.