Le camp de nomades va disparaître
Ils vivent depuis 25 ans dans le bois du Mont-Griffard. Pour la plupart des nomades, installés dans des caravanes et des chalets. Ils sont contraints de quitter les lieux. La préfecture a acté leur expulsion.
« Le préfet a pris un arrêté de péril et les résidants ont dû quitter les lieux. Tous ont trouvé des solutions de relogement, certains emportant même leur caravane. En concertation avec l’association départementale voyageurs gadjé ( Advog), quelques-uns ont été autorisés à regagner provisoirement l’endroit. Mais, depuis le 12 juillet, le tribunal a ordonné une nouvelle expulsion et douze familles se retrouvent sans logement, soit une cinquantaine de personnes » , confie Valérie Vasseur responsable du pôle habitat au sein de l’Advog. Lundi 11 septembre, la Fondation AbbéPierre et l’Advog sont venues protester, sur place, contre le sort réservé à la communauté des gens du voyage qui occupe cette zone, sans droit ni titre. « Les gens qui vivent ici, avec leurs enfants n’ont plus ni électricité ni eau » , dénonce Emmanuel Batista. « Je suis au Rsa, j’ai 31 ans, je vis dans la rue et il ne m’est proposé que des solutions provisoires d’un soir. Je dors ici dans une caravane à moitié démolie » , témoigne Francisco Rey. Depuis que le 31 juillet, son logement précaire et celui d’autres occupants du terrain, ont été volontairement détruits.
Non droit
« Le Mont-Griffard est une zone de non droit, devenue une zone criminogène, ce que confirme des témoignages des riverains, de nos services de police et les quelques chiffres que nous peinons à obtenir des services de la police nationale » , déclare Jean-Louis Marsac, maire (Ps), de Villiers-le-Bel. « Il était impossible d’accéder à cet espace sans le recours à des services de sécurité. À la demande du procureur de la République, nous avons recensé et borné les propriétés. Les terrains appartiennent essentiellement à la Ville, la communauté de communes et pour moins de la moitié à des propriétaires privés qui semblent se désintéresser de leurs biens » , constate le maire. « Il y a eu un incendie sur ce terrain et les pompiers ne pouvaient en venir à bout. Il est apparu que le feu couvait dans le sol. Il a fallu décaisser avec une pelleteuse. Des épaves de voitures y ont été découvertes. Fin juillet et début août, les sociétés Enedis et Véolia ont constaté des branchements sauvages. Depuis, l’électricité et l’eau ont été coupées. »
Les associations comptent porter plainte contre la mairie, pour destruction de caravanes, alors que la Ville ne serait pas en règle avec la loi Besson, qui oblige à disposer d’une aire d’accueil.