Mother !
De Darren Aronofsky
Drame, thriller Américain. 2h02 Date de sortie : 13 septembre Scénario : Darren Aronofsky Musique : Johann Johannsson Photographie : Matthew Libatique Interprètes : Jennifer Lawrence (elle), Javier Bardem (le poète), Ed Harris (l’homme), Michelle Pfeiffer (la femme)…
Alors qu’elle passe son temps à reconstruire la maison de l’homme qu’elle aime, ravagée par un incendie, lui passe son temps à travailler. La tranquillité du couple est remise en question par l’arrivée d’invités imprévus… Mettre mal à l’aise semble être l’objectif premier de Mother ! Il est toujours très oppressant de voir comment la caméra suit et poursuit les personnages de Darren Aronofsky, embarquant le spectateur dans leurs calvaires. Or, la portée dramatique de l’histoire dans The Wrestler ou la beauté poétique de Black Swan sont loin. On plonge ici dans l’angoisse d’une jeune femme qui donne tout par amour, suspendue aux décisions de son bien-aimé poète, sans jamais sortir de la mystérieuse maison qui craque et respire.
Mother ! commence comme un drame familial avant de virer au thriller d’angoisse, presque fantastique, pour finir dans une apothéose d’allégories sur la vie, la nature, le féminisme, la création et son éternel recommencement. C’est surtout de cette création dont il est question, lorsque l’on comprend que les personnages sont plus des concepts que des personnes. Il y a donc de quoi débattre pendant des heures sur ce qu’a voulu dire le réalisateur… mais le fait est que le résultat, même s’il est formellement très puissant, part dans tous les sens et ne captive pas. Il se montre même déplaisant, tant il est glauque et pessimiste : le bonheur est hors de portée puisque l’on en veut toujours plus / une création achevée est souillée dès qu’elle n’appartient plus à son créateur… À l’arrivée, malgré des interprètes et une mise en scène remarquables, Mother ! laisse un souvenir amer d’une séance éprouvante où l’on se complaît dans les idées noires.