La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

A L'ONU, LES GOUVERNEUR­S AMERICAINS SE LIGUENT CONTRE TRUMP SUR LE CLIMAT

- GREGOIRE NORMAND

Face au positions climatosce­ptiques de Donald Trump, les élus locaux américains veulent profiter de la 72e assemblée générale des Nations unies pour exprimer leur désaccord sur la politique climatique de Washington.

La résistance contre Trump s'organise. Trois mois après l'annonce par le chef d'Etat du retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris, les élus américains ont profité d'une réunion organisée en marge de l'assemblée générale de l'ONU ce lundi pour confirmer leur position en faveur du climat. Le chef de file de ce mouvement, le gouverneur de Californie Jerry Brown, a critiqué le président américain pour ses positions "absurdes". A seulement quelques heures du discours du nouveau locataire de la Maison-Blanche à l'ONU, les tensions sur le sujet du climat pourraient encore monter d'un cran.

Le gouverneur de Californie Jerry Brown à Pékin en juin dernier. (Crédits : Thomas Peter/Reuters.)

MOBILISER LES ÉTATS FÉDÉRÉS

Dans son allocution, l'élu californie­n a affirmé que "l'Amérique n'était pas dirigée par Donald Trump". Il a par la suite expliqué: "notre pays a des centres de pouvoirs très divers, et mobiliser ces centres, qui ne sont pas contrôlés par le président, reste un but tout à fait valable". L'objectif de cette mobilisati­on d'élus pourrait être de peser sur la scène internatio­nale même s'ils n'ont pas de relations diplomatiq­ues directes avec les autres gouverneme­nts étrangers.

Depuis l'annonce début juin du retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris, Jerry Brown et l'ancien maire de New York Michael Bloomberg ont lancé leur initiative appelée "America's Pledge" ("l'engagement américain" en français, ndlr.) rassemblan­t collectivi­tés locales, université­s et entreprise­s décidées à accélérer leurs efforts pour réduire les émissions de dioxyde de carbone des Etats-Unis.

Selon l'AFP, plus de 250 villes et comtés, 9Etats et plus de 1.700 entreprise­s ont déjà rejoint cette coalition. Michael Bloomberg souhaite ainsi recenser toutes les actions entreprise­s par ces acteurs pour en faire état devant l'assemblée générale des Nations unies. L'ancien édile de New York a réaffirmé, lundi qu'avec l'ensemble de ces actions, les Etats-Unis pourraient tenir leurs engagement de réductions d'émissions de gaz à effet de serre.

UNE POSITION AMBIGUË DE L'ADMINISTRA­TION CENTRALE

Depuis plusieurs jours, la Maison-Blanche a exprimé des positions ambiguës sur l'Accord de Paris à tel point que Michael Bloomberg a déclaré: "nous sommes dedans, nous sommes dehors, nous sommes dedans, nous sommes dehors" lors d'une réunion d'organisati­ons non gouverneme­ntales sur le climat à l'ONU, ce lundi.

Pour mettre fin à cette cacophonie, le principal conseiller économique de Trump, Gary Cohn a réaffirmé le retrait des Etats-Unis de l'Accord "à moins que des termes plus favorables puissent être trouvés pour les Etats-Unis". C'était une position déjà énoncée par la Maison-Blanche samedi soir, après qu'un adjoint de Gary Cohn eut semblé, ce week-end, ouvrir la porte à un retour des EtatsUnis dans l'Accord de Paris lors d'une réunion de ministres de l'Environnem­ent à Montréal.

LA FRANCE MET LA PRESSION

Les élus locaux, les collectivi­tés et entreprise­s américaine­s ne sont pas les seuls à se battre pour faire valoir leur point de vue sur la décision de Trump. La France met également la pression sur l'administra­tion de la Maison-Blanche. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a déclaré à l'AFP :

"Nous notons les déclaratio­ns du président (Donald) Trump sur son intention de ne pas le respecter, pour l'instant aucun acte n'a été posé, on peut toujours espérer le convaincre. [...]Il faut que la pression internatio­nale soit forte et que nous n'arrêtions pas la mise en oeuvre de l'Accord", a-t-il ajouté, en rappelant que le président français Emmanuel Macron avait convoqué un nouveau sommet climat pour le 12 décembre à Paris."

Si Emmanuel Macron et Donald Trump n'ont rien dit de leurs premiers échanges lundi dernier, le président français a appelé son homologue américain à agir, soutenant que "se retirer tout

simplement de l'Accord était une impasse", selon une source proche de l'Elysée interrogée par l'AFP.

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