L'Éveil de Lisieux

Paris sera olympique en 2024

C’est gagné ! Le comité internatio­nal olympique attribue les Jeux 2024 à Paris, cent ans après ceux de Pierre de Couber tin. Pour un coût annoncé de 6,8 milliards d’ euros, le projet fr anç ais pourrait en rapporter 10. Mais ce budget sera-t-il respecté ?

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« Historique ! Cent ans après 1924, nous ramenons les Jeux à Paris » , se félicite Anne Hidalgo, maire de la capitale. « Avec Paris 2024, c’est toute la France qui gagne » . A Lima au Pérou, le comité internatio­nal olympique (CIO) désigne oficiellem­ent Paris comme ville organisatr­ice des JO de 2024. L’émotion est à son comble au sein de la délégation française. « C’est une vraie victoire collective, l’opportunit­é de faire avancer la France, de montrer son

meilleur visage » , exulte le triple champion olympique de canoë co-président du comité de candidatur­e, Tony Estanguet (photo). A ses côtés, son homologue Bernard Lapasset (ancien rugbyman), le judoka Teddy Riner, l’escrimeuse et actuelle ministre des sports Laura Flessel, afichent le grand bonheur des champions sur la plus haute marche du podium. Pourtant, le vote du CIO n’était plus une surprise depuis juillet. L’attributio­n simultanée des Jeux Olympiques de 2024 et 2028 à Paris et Los Angeles avait été actée après le retrait de la course de Budapest, Hambourg et Rome, battant en retraite face à leur opinion publique opposée au coût faramineux des JO. Ensuite, un accord inancier a rapidement été trouvé, octroyant 1,8 milliards de dollars à la mégapole californie­nne pour planiier son organisati­on sur une période plus longue. Dans la dernière ligne droite, la coopératio­n a remplacé la compétitio­n entre les deux villes candidates, entérinant de fait Paris 2024 et LA 2028. La capitale française peut ainsi se préparer à fêter le centenaire de ses jeux de 1924. Obtenus par le fondateur du CIO, Pierre de Coubertin, ils ont couronné le premier nageur à parcourir le 100 m nage libre en moins d’une minute, le célèbre Johnny Weissmulle­r qui incarnera plus tard Tarzan à Hollywood. La plupart des épreuves d’alors s’étaient déroulées au stade Yves-du-Manoir à Colombes. Sa tribune principale rénovée, il accueiller­a un siècle plus tard, les épreuves de hockey. Un bel héritage pour l’un des sites olympiques les plus anciens du monde.

Des Jeux à tout prix ?

L’attributio­n des JO de 2024 permet à Paris d’effacer ses candidatur­es qui se sont soldées par des échecs en 1992 face à Barcelone, en 2008 face à Pékin et en 2012 face à Londres. Son succès d’aujourd’hui s’appuie sur le fait que 95 % des équipement­s nécessaire­s existent déjà et sur les sites prestigieu­x accueillan­t les épreuves. A l’image du Château de Versailles pour les sports équestres, du Grand Palais pour l’escrime ou de l’esplanade des Invalides pour le tir à l’arc. De plus, 80 % des sites parisiens se situeront dans un rayon de 10 km autour du village olympique et 85 % des athlètes seront logés à moins de 30 minutes de leur site de compétitio­n. Paris mise sur des Jeux moins coûteux que les précédents et compte investir 6,8 milliards d’€. « On a déjà le stade de France, Bercy, le Parc des Princes, Roland-Garros... Il nous manque une piscine olympique qui sera utile après. Il faut aussi construire le village olympique que l’on peut ensuite transforme­r en logements dont nous manquons en Ile-de-France. On n’a que deux grosses installati­ons à construire et un faible nombre d’opérations qui peuvent faire exploser le budget » , détaille sur France Info, Jean-François Martins, adjoint au maire en charge des sports et du tourisme. L’objectif est aussi d’éviter, grâce à leur reconversi­on, les

« éléphants blancs » , ces sites olympiques à l’abandon comme à Athènes ou Rio. Le budget annoncé sera-t-il tenable ? C’est tout l’enjeu pour Paris 2024, alors que les dernières olympiades ont systématiq­uement dépassé les prévisions : + 29,4 milliards d’ à Pékin en 2008, + 6,1 mds à Londres en 2012 et + 23,5 mds à Rio en 2016 ! Si les retombées économique­s sont évaluées entre 5 et 10,7 mds d’€ par le Centre de droit et d’économie du sport, les 200 millions consacrés à la sécurité peuvent paraître sous-dimensionn­és au regard du milliard dépensé il y a cinq ans par Londres sur le même poste. « La question n’est pas de présenter un budget crédible, mais d’obtenir les Jeux à tout prix. Tout est bon pour ça, même donner des chiffres impossible­s à tenir » , afirme dans L’Humanité, Frédéric Viale, membre du collectif « Non aux JO 2024 à Paris ». « Et par là-dessus, on met des paillettes, des injonction­s à devoir vibrer avec le sport, pour couvrir ce qui reste fondamenta­lement une opération financière et marchande » , lance-t-il dans Médiapart. Quoi qu’il en soit, la France afiche d’ores et déjà ses ambitions sur le plan sportif. La ministre, Laura Flessel, souhaite doubler le nombre de podiums tricolores. Objectif : 80 médailles !

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